Rassegna storica del Risorgimento

1849 ; FRANCIA ; TOSCANA
anno <1938>   pagina <1216>
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Ersilio Michel
coatre la condnite du Grand-Due Cepcndant des renseignements positifs me permet-tent de vous assurer que Son A. R. qui avait probablement invoqué le secours de rAutriche avant les évènements du 12 avril, aurait fort désiré maintenant pouvoir s'en passer; il tient extrèmement à la popularité et à l'afFection de son peuple et pour les conserver il n*aurait pas hésité méme à braver la demagogie qui lui inspire ccpen-dant une grande terreur, Léopold, au surplus, est très décide a maintenir la constitution et à marcher dans des voies libérales; cette disposition incontestable de sa part assure, ainsi que j'ai eu l'honneur de vous l'exposer, le triomphe du parti national modéré en Toscane.
La camarilla autrichienne en est si convaincue, qu'ellc cherche tous les moyens pour empècher le retour du Grand-Due. Il a 6té et il est encore sérieusement question de l'abdication de Léopold II, et de la régence de la Grande-Ducbesse, ou plutót de celle de l'archiduc Albert qui se trouve en ce moment à Livourne avec l'année autri­chienne. La manière dont on parie du Grand-Due au quartier general de M. d'Aspre, est de nature à faire penser qu'il y a eu un mot d'ordre donne de Vienne. On répète à tont propos que c'est un homme sans caractère, sans portée aucune dans l'esprit, enfin absolument incapable de lutter contre la demagogie. On va méme jusqu'à dire, que les dernières secousses qu'il a éprouvées ont reagì dirèctement sur son cerveau et qu'il est tombe dans l'enfance.
J'ai cru devoir vous rcndre compte, Monsieur le Ministre, de tous les bruits plus ou moine fondés qui circuì cut ici à ce sujet, et je désirerais que vous voulussiez bien me donner des instructions sur la condnite que j'aurais à tenir, si en effet on réussis-sait à substituer au règne du GrandDue une régence qui n'aurait d'autre but que de faìre de la Toscane un véritable fief de l'Empire autrichien.
Vous savez sans doute que Bologne a capitulé le 16 du courant à 4 heures. Dans le cas où vous n'auriez pas encore connaissance des termes de la capitulation, je m'empresse de vous les envoyer ci-joints.
Il est une question bien futile en apparence, mais qui acquiert une certame gra­vite des circoastanoes présentes, que je vous prie de vouloir bien résoudre. M. le baron de Neyman, ancien envoyé et ministre plénipotentiaire d'Autriche à Florence est désigné, dit-on, pour venir reprendre son poste aussitòt le retour du Grand-Due, Si M. de Neyman devait prendre rang a la date de ses anciennes lettrcs de créauce, il se trouverait le doyen du corps diplomatique, ce qui ne serait pas, sous plusieurs rapports cause d'assez graves inconvénients. Si, au contraire, il ne doit prendre rang qu'à la date des nouvelles lettres de créance dont il sera sans doute munì, le doyen serait le Ministre d'Angleterre. Il est certain que, comme il y aura eu entre les denx missions de M. de Neyman une déclaration de guerre et un ebangement de Souve-raiu, il devra étre munì de nouvelles lettres de créance. La question serait seulement de savoir s'il prendra rang à la date des anciennes ou à la date des nouvelles. M. le Ministre de Sardaigne qui, à jnste titre, est assez préoccupé de l'éventualité d'avoir pour doyen le Ministre d'Autriche, a écrit à sa Cour pour obtenir des instructions sur cette affaire.
Veuillez agrécr, Monsieur le Ministre..., r , ,.
P. S. - On persiste à soutenir que l'intervention de rAutriche en Toscane, est la suite d'une entcnte entre Ics grande puissances, y compris la France. J'ai crù devoir nier cette assertion. Si elle se reproduit (ce qui est très probable) dois-je contìnuer à lui opposer des dénégations formelies?