Rassegna storica del Risorgimento
1849 ; FRANCIA ; TOSCANA
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1938
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Ersilio Michel
sur le torritoire toscan sans 6tre demandés par le Grand Due. M. Serrietori, par faiblcsse hésitait a publier cette déclaration, et pendant tonte une nuit, le Conseil dea Minis-tres avait en vain tàcbé de la lui arracher. Un seni moyen restait pour le decider, c'était nne mise en demeure de ma part de s'éxpliquer nettement. Je voulus me borner d'abord à en faire l'objet d'une commnnication verbale à M. Foxnetti, mais celui-ci m'objecta, non sans raison, que, comme il était de ceux qui avaicnt passe une partie de la nuit a insister le plus vivement auprès da Commissaire pour le déterminer, ses parolcs pourraient paratore suspectes. Je me decida donc à écrire, non pas, comme vous pensiez, Monsienr le Ministre, en présence de faits inévitables et mème en partie accomplis (car le but de ma lettre n'était pas d'arréter les Au-trichicns), mais en présence d'une obstination ou d'une faiblesse que, selon toutes probabilités, ma démarche devait vaincre. Ma persistance ne pouvait pas mécon-tenter le gouvernement Toscan, puisque e'est le gouvernement Toscan, qui me la soufnait dans l'intérèt mème du Gran Due. Elle ne pouvait ètre embarassante que pour M. Serristori dont l'obstination et la faiblesse compromettaient gravement les intérèts et l'honneur du prince et dn pays.
Après avoir écrit à M. Fometti, j'ai fait part de ma lettre au Ministre d'Angle* terre, Sic Georges Hamilton étant à la campagne et les circonstances ne me permet-tant pas de délai, je n'ai pas pn lui communiquer avant de l'envoyer. Le Ministre d'Angle terre a regretté que j'ensse déjà fait remettre cette lettre qu'il aurait été très dispose à rendre collective.
Vous avez la bonté de me dire, Monsienr le Ministre, que sur un terrain aussi mouvant, dans des circonstances aussi difficiles et sous l'innnence des grands intérèts quiy sont attacbés, vous comprenez parfaitement qne j'ai pu me tromper. Je prends la liberto de vous faire observer qu'indépendamment de toutes les considérations que vons voulez bien alléguer vous mème à ma défense, il en est nne encore qui doit m'excuser, c'est I'ignorance où je me trouvais de la pensée intime du Gouvernement de la République, relativement à l'envabissement dn territoire toscan, par l'Autrìcbe. Si j'avais su que le Gouvernement de la République, confiant (a jnste titre au surplus) dans l'expédition de Civita-Vecchia pour assurer le xnaintien de l'influence francaise en Italie, avait donne un assentiment tacite, si ce n'est explicite, à l'occupation de la Toscane par l'Àutricbe, je me serais conduit en consé-quencc, et, tout en appuyant les effbrts du parti modéré pour obtenir une protesta-tion contre la violation du territoire, je me serais abstenu de trai ter par écrit ce qui pouvait ètre relatif a cette affaire. Mais n'ayant aucune notion certame à cet égard, je pensais que si le droit de reversibUité que s'arroge la Maison d'Autriche, sur la Toscane pouvait lui offrir le prétexte d'intervenir la demande du sonverain, ce droit de reversibUité ne pouvait en aucune manière l'autoriser a. intervenir sans le consentement de ce souverain. Or, s'il avait pu 6trc pronvé que le Grand Due n'avait pas invoqué le conconrs des Armées antriebiennes, il me semblait que le Cabinet de Vienne se mettait trop évidemment dans son tort et agissait trop ouvertement contre les traités en envabissant lo territoire toscan, pour qu'uno protcstation ne fut pas devenne indispensable de la part des puissances intéresBéos a maintenir l'iudépendance de la Toscane, et j'anrois crù pour ma part, ne pas répondre dignement à la haute confiance que vous avez bion vouln me temoigner si je ne m'étais pas mia en mesure d'éclaircir: la situationet de prendre acte des f'aii.s, afin de preparar les voies à cette protestation.
Je doÌB ajouter encore, Monsieur le Ministre, dans cette dépdche toute confiden-tielle, qae le parti modéré qui est aujond'hui entièrement acquis a la Franco, n'anrait