Rassegna storica del Risorgimento

MAYER ENRICO ; SISMONDI, JEAN CHARLES L?ONARD SIMONDE DE
anno <1940>   pagina <1026>
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1026 Giuseppe Calamari
avait ccrtainemcnt prise, eu couchant dans un cndroit de malaria aux environs de Rome, où il s'était rendu vers la fin de Septembre. Maintenant, gràcc à Dica, il ne lui reste de sa mala di e que de la faiblessc, et j'espèxe que ce manvais temps ne l'aug-mentera pas. J'ai dit all' well tliak ends well et si l'ai applique à mon frère, je dois bien plus le faire à votre interessante niècc, que je ne sais plus si je dois appeler Mademoiselle ou Madame. J'y ai pris la plus vive pàrt, et je fais des voeux bien sincères pour son bonheur. Jouissez, mon cher Monsieur, de ViCiire bonne oeuvre, je vous en félicitc de tout mon cceur ainsi que Mad:me Sismondi... Voilà ce que c*est que d'avoir de bon parens!... Pardonnez mon effus.ion, mais j'ai tellemcnt appris à mettre le bonheur domestique au dessus de toute autre bonheur, que je ne puis m'empccher de me xnéler à la joie de toutes les famiUcs où je le vois pénétrer.
N'attribucz mon cher Monsieur qu'à rextension de ce senti meni le désire ardent que j'éprouve pour l'aniélioration morale des classes laborieuses de la société. Mon désire est peut-étre un idéal*, mais beaucoup de choscs qui étaient autrefois de l'idéa-lisme- sont de nos jours de la reali té... ainsi travaillons avec diari té et avee ibi. Je n'admets pas la dénomination de mossesi, je ne vois que des l'amilies et des individus, dont le plus bumble vaut aux yeux de Dieu autant ou plus que moi ; et ne les pah croire capables d'un baut degré de perfectionnemeut mora! parce qu'ils passent leur vie en travaillant, est une sentence cruelle, a laquelle j*en oppose une toute contraire, que les dasses les plus humbles de la sodété peuvent ètre amenécs plus facileiuent que les classes élevées au méme degré de perfectionnement moral parce qu'elles gagnent leur vie en travaillant. Je crois ma maxime vraie; je la crois appuyée sur l'hisfcoire; je la crois fondée sur la consti tution physique et morale de l'homme, et sur ses rapports avec la nature extérieure; je la crois enfin conforme à la loi de Dieu, et sanctionnée par le Christianisme. Je la crois aussi, mon cher Monsieur, conforme à vos principes d'Economie pohtique... seulement il est un point ou j'ose différer de vous, et c'est que l'aisance ou la jouissance du bien-étre matérid puisse sunire à évciller dans l'homme le sentiment de besoins moraux. Je voudrais le croire et je l'ai cru pendant longtemps, mais depuis qu'en voyageant je me suis rais en contact avec-Ics differente categorica d'hommes de plusieurs pays, je ne le crois plus, et je suis persuade que ce sentiment ne peut-étre que le resultat d'une éducation morale., que cette éducation se donne sous le toit paternd, ou à l'Eglise, ou dans les champs ou dans les rues, peu importe... mais j'ai la conviction qu'il faut une révclation hmnaine tout autant qu'une révélation divine, pour faire pénétrer dans les àmes cette véri té sublime: que l'homme ne vit pas de pam seulement.
Je suppose que les NouveUes de Naplés arréteront. pour le moment votre déter-mihation de prendre hi route du Sud; et que pour conséquent vous ne viendrez pas de si tot à Florence. Jc serai dans ce cas le premier à vous faire une petite visite, car au commencement de la semaine je compte aller passcr quelques jours a làvpurne-, et j'espcreque rien ne m'empéchcra de passer par le Val de Nievole. J'accompagnerai le Dr Bowring, qui remplit dans ce moment en Toscane une mission analogue à celle ani Pemmena en Suissc l'hiver demicr, et je tiens a lui donner une idée de l'industrie du quelques imes de nos pctites viUes.
Veuilley., je vous prie, me rappeler au souvenir de vos Dames et croire aux scnti-ments ioalterables
de votre tresdévoutf H. Mayer. Florence ce 5 NovbM 1830.