Rassegna storica del Risorgimento

1843-1844 ; DIPLOMAZIA ; FRANCIA ; TUNISI
anno <1941>   pagina <771>
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La vertenza franco-sarda per Tunisi (1843-1844) 771
Sicilie, ed in un periodo di trasformazione politica, economica e militare. H Brignole resosi conto della gravità della situazione, mentre tentò di calmare il Sovrano francese, si affrettò a mandare, cifrato, il resoconto del colloquio reale al La Margherita. Questi immediatamente si recò da Carlo Alberto. Risoluti, principe e ministro, ad affrontare anche la lotta, piuttosto che cedere in questa contesa, nella quale il più forte voleva avere ragione, solo, perchè più potente di armi e di denaro, essendo disposti a qualsiasi evento pur di non fare la parte dell'agnello contro un lupo, le cui zanne cominciavano a tremolare entro l'alveolo, rispose alla minaccia di Luigi Filippo, in un modo degno, da un lato, di tutta la tradizione secolare di Casa Savoia, dall'altro, della consapevolezza delle proprie azioni e della volontà di imporle, anche a chi non voleva riconoscerle. Il La Margherita, il 4 aprile, inviò alle corti di Europa copia della risposta data a Luigi Filippo, la quale era del seguente tenore:
Dès le commenceinent de notre différend avec le Bey de Tunis, Sa Majesté a con-sideré cotte affaire cornine eiitièrement sarde et n'interessant en aucune manière les autres Puissances. Elle n'a janiais eu l'intention de donner lieu à des compbcations, ni de compromettre la position politique de la Régence; elle n'a eu d'autre oh jet en vue que de f aire reconnaì tre au Bey sou tort et d'en exiger la réparation. Le Boi Louis Philippe reconnaitra sans doute que Sa Majesté, cornine Souverain indépendant, a le droit de vider directement avec le Bey de Tunis un différend qui ne touche en rien aux intérèts des autres poissances. C'est ainsi qu'EHe Fa fait en 1833 sans que la France y soit opposée, ni n'ait fait la moindre observation. Si le Cabinet des Tuileries voit avec peine une rupture entro notre Cour et la Régence, pourquoi n'employerait-il pas, de son propre mouvement, son infiuence à Tunis ponr forcer le Bey à nous donner satisfaction? Ce moyen d'intervenir ne saurait ètre decliné par le Boi. puisqu'il est tout à fait dans le pouvoir de la France, sans porter atteinte à notre indépendance.
Si le Bey est le protegé déclaré de la France, quand sa position dépendante sera reconnne publiquement, e'est au Boi des Francais que Sa Majesté s'adressera ponr obLenir, par son moyen la réparation qu'Elle a le droit d'exiger: mais, tant que cette position du Bey n'est pas publique, c'est au Bey mème que Sa Majesté demanderà raison de la viola tion des Traités. Le Boi, justement jaloux de son indépendance, après avoir loyalement donne au Roi des Francais toutes les explications qui montrent clairemcnt le point de vue dont il part, les principes qu'il professe, l'application qn'il compie en faire, doit déclarer en conséquence que, si le Bey de Tunis ne nous donne pas la satisfaction que nous réclaraons, il fero ce que la dignité de la Couronne exige. Que, si la France voulait alors s'opposer par la force des armes à l'attaque de Tunis par l'Escati re Sarde, tonte l'Europe verrait quo c'est la France qui nouserapéched'avoir satisfaction; qne c'est con tre les forces majeures de la France qne nous n'aurions pu lutter, l'honneur aerai t sa u f et 1* indépendance intacte.1)
i) A. S. T.j Atti riservati del Ministero degli Esteri (1843-1844); SOMARO DELIA MARGHERITA, Memorandum, pp. 291, 292; BIANCHI N-., Storia della diplomazìa* op. cit., pp. 176, 177.