Rassegna storica del Risorgimento

1848-1849 ; LIEDEKERKE DE BEAUFORT (DE) AUGUSTE ; REPUBBLICA RO
anno <1948>   pagina <54>
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54 Alberto M. GhisalberU
vous de fuir un' pays a le veilJc de tomber en dissolutìon, et sur lequel va se déchaìner le fléau exterminateur des luttcs intestinea.
Heureusement, jusqu'à present, ceux qui avaient fonde leur esppir sor des dé-chirementa intérieurs ne l'ont pus vu encorc se réaliser. Pourquoi mèmc le maintien de Rome n'a-til pas toujours été ce qu'il est aujourd'bui, plein de calme et de dignité? Le Corso* nagnère si bruyant, a repris sa physionomie babituellc, et cesse d'ètre le forum où venaient s'agitcr tumultucusemcnt les destinées politiques dn pays. Les clubs eux-mènics apportent dans leurs délibérations beauconp plus de modération, et les Transtéverins, que Fon représcnte toujours comme si dévonés à la cause des Papes, n'ont jnsqu'ici fait aucune demonstration en faveur de celui actuel. En un mot, ilm eri coùte de le dire, mais le sentiment qui se manifeste le plus généralement panni la population est celui d'une complète indifférence, et méme, sans les avantages ma-tériels que la capitale retire d'un gouvernement réligieux qui fixe dans ses mora la plupart des hauts dignitaires de l'Église, je croia que la complète suppression de ce gouvernement ne ferait pas naìtre ici de grands regrets.
Le sentiment national a été aussi profoudément blessé de ce que le Pape ait donne la préférence aux Etata napolitains pour y établir momcntanément sa resi­dence; conséquence de la baine profonde que l'on porte à ce peuple voisin, et que les faits de la guerre de l'Indépendence n'ont contribné qu'à fortifier. Peut-étre, et si le respect ne m'avait reterni, aurais-je été plus vrai en reportant tonte certe baine sur un seni indiyidu, sur une auguste téte, qui ne cesse d'ètre en butte aux attaques les plus violentes, comme les plus injustes de la part d'un journalisme ne connaissant plus aucuu frein.
Une autre circonstance, celle que le Pape parait d'abord avoir écouté les conseiis de la dipìomatie, et ensuite s'étre fait, dans son voyage, sauvegarder par un Ministre allemand, zélé partisan de l'Au triche, dont il soigne mème ici les affaires depuis l'in-terruption des relations diplomatiques, le Comte de Spaur, a aussi profoudément affeeté la popularité du Saint-Pére parmi ses sujets.
Enfin, Monsieur le Baron, et quoi qu'il en soit de l'état actuel des choses à Rome, je ne saurais me livrer l'espoir complet qu'il pourra à la longue y ètre maintenu en l'absence d'un gouvernement régulier, et surtout avec les éléments d'agitation que nous y voyons chaque jour arriver du dehors.
Au nombre de ces bdtes dont l'influence peut d'un instant à l'autre devenir si pernicieuae, l'on m'assure qu'il faut maintenant compter la première no labili té du parti républicain, le i'ameux Mazzini.
Pour peu donc que les paroles du manifeste que le Pape va probablcment adresser à ses peuples n'aient pas ce caractère de concilia tion qui doit cependant, me parait-il, prévaloir dans la bouebe du pére commun des fidèles, je ne serais pas surpris que nous ne vissions toutà-coup surgir ici une autre forme de gouvernement; il sera alors eurieux de voir si la Franco interviendra pour y renverser ce qu'elle vient d'édiner sì laborieusement chez elle sur des débris teints du sang de ses propres enfants.
D'après un bruit qui circulait hicr soir, et qui a pria ce matin beaucoup de con-dstance, Bologne anrait dejà déclaré ne plus vouloir reconnaftre le pouvoir centrai, et aurait, par suite, établi une junte provisoire, composée de troia membres, admi-nistrant toutefois au nom de Sa Sainteté.
J*envoie ce rapport, comme le précédente jnsqu'ft Gènes, sous le eouvert de Monsieur le Commandeur AJcwyn, en le priant de l'expédier ensuite a Votre Excellencé.