Rassegna storica del Risorgimento

1848-1849 ; LIEDEKERKE DE BEAUFORT (DE) AUGUSTE ; REPUBBLICA RO
anno <1948>   pagina <72>
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Alberto M. Ghiolberti
ètre memo bcaucoup de politique intéricure, à l'effct de rallicr davantagc Ica popu-lations à l'ordre de choses actuel et en méme temps d'afFaibiir l'influence da parti cexliste.
Voici maintenant sur quelles considcrations se fonde à cet égard mon opinion.
Quand, poussé par le cours des evènements sur une pente où il est bien difficile de s'arrèter, le Gouvcrnement espagnol prit uncaractcrc révolutionnaire, il ne tarda pas à sentir, commc condition indispensable de son existence, non aeulemcnt le besoin de se créer des ressources extraordinairea, mais ausai de se faire des partisans, qui vissent en lui la source, et en méme temps la garantie des intéréts nouveaux.
Ainsi l'on avait procède en France après la grande revolution de '89; ainsi l'on procèda à Madrid, en s'emparant des biens da clergé, et en les mettant en vente.
Ce clergé, cornine on sait, était riebement dote, et peut e tre lui aoraiton pardon-né des richesses qui dépassaient de beaucoup ses véritablea bésoins, si au lieu d'en faire la plupart du temps un instrument de corruption, un encouragement à cette fainéantisc qui est malheureusement un des traits distinctifs da caractère espagnol, il s'en fut au contraire servi pour tirer le pays de son abaissement et lai rendre quelque ebose de son ancienne grandeur.
Ainsi dépouillé, ou tout au moina menacé de Tètre prochainement, ce clergé, dans sa generali té, se posa en adversaire du Gouvcrnement; et les populations, surtout dans certaines provinces, obéissant à son influence, le suivirent dans cette voie, et dès-lors considérèrent comme bostilea à la religiou les institutions nouvelles.
Le temps cependant marcha, et après des fortunes diverses, le Gouvcrnement de la Péninsule est, dit-on, redevenu aujourd'hui à-peu-près absolu sous des formes consti tu tionnelles.
Mais comme le pcuple ne va guère au fond des choses, et ne juge ordinairement que d'après les apparences, il parait qu'à l'endroit de la religiou ces formes lui sont toujours snspectes et puisqu'il importe essentiellement au Gouvernement de changer une semblable disposition, ne fùt-ce que pour enlever au parti carliste, ou plutót à ses deb ri a, un de ses plus puissants moyens d'action, il a pensé, et, je croia, avec raison, que pour mener cette oeuvre à bonne fin, il lui fallaitjBurtout le concours du Saint-Siège.
Sa Légation à Rome a donc recu l'ordre d'agir dans ce sena, et méme avant le rétablissement des relations diplomatiques entre les deux cours, c'était de la part de celle d'Espagne un luxe de prévenances et un redoublement de perita soins, qui, sous ce rapport, nous laisaaient tous loin derrière elle.
Les choses cn étaient là lorsque survint la journée da 15 Mai dernier; la première où l'on fit violcnce à nne auguste volonté pour lui impoacr le Ministère du Comte Ma-miani et son f ameux programme. Le cabinet de Madrid: n'était à cette epoque repré-senté à Rome que par un ampie secrétaire d'ambassade, mais homme fin, adroit, actif, et qui dèalors snt s'emparer de cet évènement pour le faire tourner au profit de sa cause. Ausai, après un court intervalle, vìt-on arriver un courrier espagnol porteur d'une lettre très pressante de Sa Mojeaté Catholique, dans laquclle non scu-lement elle offrait au Saint-Pere des aecours matériels, mais ausai, et au besoin, un asile dans ses Etata.
Et cn effet, de quelle influence n'eùt pas été ce fait du chef do l'Église, venant s'asscoir anx foyers espagnola, et sur l'invitatìoii de son Gouvernement, pour aJfaiblir cet éloignement populaire dont j'ai parie plus haut et cesscr de faire considerar les formes nouvelles comme étant contraires a la religiou catholique.