Rassegna storica del Risorgimento
1848-1849 ; LIEDEKERKE DE BEAUFORT (DE) AUGUSTE ; REPUBBLICA RO
anno
<
1948
>
pagina
<
74
>
74
Alberto M. Gius (liberti
devait transporter le Pape aux tles Baleares; car c'était-la le lieo, qui avaìt été choisi pour y faire un premier séjour, et, m'a-fc-on assuré, aans que Monsieur le Due d'Har-court eùt été mis dans le secret de ce choix.
Je croia inutile de reproduire ici les détails qui se rattachent au départ da Pape et a son rapide voyage à traverà les Marais Poniàns, puisqu'ils ont été longuement racontés par les journaux; me boraant seulemcni a rectifier, cette circonstance sur laquelle j'avais été moi-méme mal informe, en considérant le chef de l'Église comme prisonnier dans son propre palais. Car ayant en, depnis, occasion de voir la consigne donnéc la garde nationale qui veillait aux portes du Quirinal, j'ai pu me convaincre qu'il n'y était nullement question de surveillance personnelle tant pour le dedans que pour le dehors; ainsi Sa Sainteté aurait mème pu s'éloigner de sa capitale sans prendre ancone précaution extraordinaire, et comme il ne lui fallait que quelques heures pour gagner la frontière, traversant uae contrée presque deserte et d'ailleurs dévouée, les personnes qui l'accompagnaicnt, pas plus qu'elle, ne couraient auucun sérieux danger.
Parvenu à MolodeGaete, vera le neuf heures du raatin, en compagnie du comte et de la comtesse de Spaur, ainsi que da secretaire de l'Ambassade espagnole, le premier soin de l'illustre fugitif, après avoir pris quelques instants de repos dans la mème chambre où j'écris ce rapport, fut d'envoyer aux informations pour savoir si le bateau, expédié de Barcelone, et qui devait déjà se tronver à l'ancre dans le port de Gaète, y était en effet arrivé.
On ne tarda pas à apprendre que non, et comme cette situation pen convenable pouvait se prolonger, puisque l'on ne saurait répondre de l'exactitude dea arrivages par mer, ce fut alors que Fon se decida à demandar temporairement l'hospitalité au Roi de Naples et que Monsieur de Spaur fut à cet effet envoyé vera lui; commission que mon collègue mit d'autant plus d'empressement à remplir, qu'il craignait toujours que Monsieur d'Harcourt, qui, de son coté, s'était embarqué à Civitavecchia, et devait venir à Gaéte pour s'enquérir du sort du Pape, arrivant sur ces entrefaites, ne lui proposàt, à défaut du bateau espagnol, de le prendre à son bord et de le conduire ensuite en France.
Sa Majesté Sicilienne, qui assurément était loin de se douter que le Souverain Pontife venait d'arriver dans ses Etats, et qui mème, dans un premier mouvement de surprise, hésitait à le croire, appréciant cependant bientót tous les avantages d'une fortune ausai inattendue, mit tant d'activité à ses préparatifs, au point d'aider elle-méme les emballeurs des meubles destinés à son auguste hdte, que, vingt-quatre heures après Pavia reco, le Roi ainsi que toute sa famìlle débarquaient à Gaéte et firent tant et si bien, qu'au moina pour le moment, il ne fot plus question ni de PEspagne, ni de la France: cette dentière pnissance dut mème se résigner à voir ses deux Envoyés extraordinaires, Monsieur de Corcelles et un aide-de-camp du General Cavaignac poliment éconduits.
Cependant le cabinet de Madrid poursuivant toujours son bufc, celui de mani-fester avec le plus de bruit et d'éclat possible son dévoùment au Saint-Siège, afin qu'il en revienne ainsi quelque ehose à ses populations, loin de se laisser décourager par ce premier contretemps, a déjà mis en cours d'éxécution deux nouveaux projets, le premier, celui d'un congrès, compose uniquemont des représentants des puissances catholiqaes et dans lequel l'on aviscrait aux moyena de rétablir le Pape dans le plein exercice de son autorìté temporelle avec des garanties pour l'avenir; le second, d'une intervention directe de la part de l'Espagne eUc-mème: et en effet, nous avons vu,