Rassegna storica del Risorgimento
1848-1849 ; LIEDEKERKE DE BEAUFORT (DE) AUGUSTE ; REPUBBLICA RO
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76 Alberto M. Ghisalberti
XIV.
N. 335. Molo-de-Gaete, le 3 Févxier 1849
(Voie de Genes).
Monsieur le Ministre,
dans un de xnes précédente rapporta, j'ai eu l'bonneur de porter à votre connais-sance que Monsieur le capitaine Meyer de Schauensee, commandanl. de la garde suiase pontificale, et qui, sur une invitation du cardinal-pro-aecrétaire-d'État, s'était rendu à Gaèle, avait recu l'bonorable, mais en meme temps delicate et, suivant Ies circon-atances qui pouvaient surgir, périlleuse mission, d'aller porter anx deux régùnents de sa nation, actuellement stationnés dans les Légations, l'ordre, émanant directement de Sa Sainteté, de se rendre, à mar che s forcées, à Bénévent, enclave, comme on sait, des Etats de l'Eglise sur le territoire napolitain.
Pignorala, lorsque j'ai écrit à ce sujet à Votre Excellence, que cette destination leur avait été assignée, et qu'elle l'a été également aux soldats de toutes armes, qui, répondant à l'appel du lieutenant-général Zncchi, viennent se ranger sous le drapeau de leur légitime souverain, et dont le nombre, m'assure-t-on, s'élève maintenant à environ six cents.
Tontefois il parait que le secret qui devait, au moina jusqu'an moment de son exéeution, faciliter le succès de la tardive détermination prise à l'égard des deux régi-ments suisses, a été éventé meme avant rarrivée de Monsieur Meyer et que cette exécution va, il fant aujourdlmi le craindre, rencontrer des difficultés qui ne se videront probablement que les armes à la main. Peut-ètre meme à l'heure qu'il est, la latte, pie tout annoncait, atelle déjà teint de sang les rues de Bologne; les Suisses, et aurtout s'ils peuvent se réunir, en sortiront, je n'en doute pas, vainquers, et sauront, les armes à la main, se frayer un passage, au moina pour gagner le duché de Modène, dont lea frontières sont peu distantes de Bologne; car ces corps, en prenant, pour atteindre les Abbruzes, la route du littoral de l'Adriatique, auraient un trop long trajet a francliir. à traverà une contrée parsemée de petites villes, dont tona les habitants sont maintenant arnies et qui nécessairement opposeraient à leur passage de nouveaux obstacles, aurtout si le conflit s'était déjà engagé à Bologne.
I/on m'assure d'aillenrs qne le cas en question était entré dans les prévisions du cardinal Antonelli, et que le capitaine Meyer avait été en conséquence autorisé à lais-ser à ses compatriotes l'option de prendre la direction qui a'adapterait le mieux aux circonstancea da moment; d'antant que par .suite d'intelligences pratiqnées avec le commandant des forcea autricniennea dans le Modenais, l'on avait acquis la certttnde qn'il ne s'opposerait pas à lem* entrée.
Reste maintenant a voir si, malgré les gages de fidelité et de bonne conduite que ces étrangers ont donneai jusqu'ici, leur long séjour au milieu de populations qui, de-pnia long-temps méconnaisacnt le freni des loia, leurs rapports journaliers avec des corps indisciplinés, ayant ouvert leurs ranga anx plus manvaia sujets de l'Italie; enfin, tona ces moyens à l'nsage des partis pour détourner le soldat de son devoir, n'anront peut-ètre pas ébrantlé les bonnea dispositiona manifestées juaqu'a présent par ces Suisses. Sax est-il que tout récemment j'ai reon de Bologne une lettre particulière dans laquelle l'on me témoignait quelques doutea a cet égard; au surplus nona ne tarderons pas maintenant à aavoir a quoi nona en tenir sur ce point.