Rassegna storica del Risorgimento

Une relation inèdite de Vexpédition mazzinienne, etc. 231
Le mécontentement devint alors general; les Polonais reprochaient aux nutra de les avaìr trompé sur l'empressement de la papulation à les tecevoir, ils finirent par se de-bander, poscrent leurs armes sur un chariot pour rentrer sur le territoire suisse. et les re-prirent ensuite après avoir franchi la ligne. On assure que le maire de Chcsne vaulaitles faire désarnier pour leur laisser poursuirrc leur routc dans Vintérictir du canton, mai que la populace s'y est opposée et qu'ils se soni rcndus en armes dans Carouge, oà ils ont été accueillis par la populace.
Le goitvarneme.nl de Genève a voulu prendrc des mesurcs pour les expulser en leur fournissanl des passeports et autres moyens de s'éloigncr, mais la populace s'y est rcfusé. On a voulu alors les caserner provisoirement} quelques Polonais se sont rendus au lieu indiane mais la majorité, appuyée par le peuple de Carouge, s'y est refusée. Pendant ces négociations, on avait riunì 7 à 8 cent hommes des contingens à Plainpalais et on aliait marcher sur Carouge avec Vartillerie, lorsque Mr. le Maire de cette dentière ville s'est in­terpose entro le gouvernement de Genève et leè insurgés et a obtenu de ces dernier qu'ils se rendraient sans armes 'au eantonnement qui leur était assigné.
En verta, de ces dispositions, ily en a maintcnant une 60. ne à la caserne de Chan-tepoulet sur Genève; une portion du reste est cachée dans des maisons partìculières et le surplus est dissemini dans divers cantons de Vintérieur de la Suisse. On dit que quelques mécontens du Canton de Genève ont voulu profiter des momens de trouble qui, un istant, régnaient dans cette ville, par suite des mesures prises contro les Polonais, pour renverser le gouvernement que Von voulait rendre plus démocratique. On dit que quelques arresta-tions ont eu lieu et que les troupes du Canton de Vaud sont vena en imposer aux mutine. Pendant que tout cela se passait sur nos fronlihres, il y avait une embarcation d'une autre partie des mimes individus qui rOdait sur le lac en cherchant un point de débarque-ment aux environs de Thonon; mais ils en ont été empèché, et par un tcms contraire, et par les manoeuvres de six compagnies qui gardaient les points où le débarquement aurait pu avoir lieu. Ils ont fini par renoncer à teur projet et voilà où nous en sommes à Vheure qu'il est,
On dit que le G. al Rumor ino a emporté de Genève une somme asses forte, qu'il doit avoir prise che Mr. le banquier Heintch. Quelques personnes croient que e'est le prix de sa défection, payé par le Canton de Genève pour se tirer du mauvaispas où cette cou-pable tentative allait lejeter vis à vis de notre gouvernement. On prétend que les Polonais sontfurieux et le feront chercher par tout pour le poignarder.
Voilà, mon cher, le tableau des événemcnts qui ont cu lieu ces tems passés, qui n'est pati èlre pas encore epurò de tout ce que les amateurs de choses extraordinaires se sont peut-itre più à l'orner, mais c'est l'état des choses le plus accrédito à Vheure qu'il est. Si les circonstances venaient à me fournir un appendice à ce récit, je m'empresserais de te Venvoyer, pouf te lenir au courant de tout ce qui se passe. Ily a déjè eu des caricatures et des épigrames sur cette entreprise, mais je n'ai encore rien vu.
L'échcc de cette rocambolescrne équipée avait Cté renda plus cuisant encore par Pindifférence absolue qu'avaient rencontré les insurgés auprès des populntions du Faucigny et da Gnnevois. ') Entreprendre sor le territoire de Saint Julien en
>) Voir sur l'cxpédilion de 1834 et sur Ics rcactions des popolations: R. AVEZOU , La Savoie som Charles-Felix et Charles-Albert (1821-1847) in Mimoires et Documents publiés por VAcadémie du Faucigny. Tome V, 1948* pp. 114-115; H. MÉNABBÉÀ, Véquipée maxxinienne en Savoie (1834). A propos d'un livre recenti Rtvue de Savoie, 1942* 1* trimestre, pp. 23-33.