Rassegna storica del Risorgimento

CALLIER CAMILLE
anno <1950>   pagina <430>
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Charles H. Pouthas
L emprunt était en iustancc près de Rothschild de Xaples. Or cclui-ci posa des conditions inattenducs, a savoir des concessions d'ordre civil en favenr des Juifs, Il ut venir une députation du ghetto de Rome qui fut rccne par ie pape; elle demanda notamment l'admission des enfants juifs dans Ics écoles au mcme titre que les enfants ehrétiens. Pie IX, pourtant favorablc, se rebella et eut cette objcction étonnautc: a Mais il fandrait aIors y admettrc les enfants des protcstants et des musulraans! (L du 10 février). La députation fut assez découragéc; Rothschild esperait encore dans l'action du cardinal Dupont arrivant de France et que Ics Rothschild de Paris auraieut gagné à la cause puis il renonca et la députation quitta Xaples sans l'attendrc (1. du 14 février). On essaya d'une pression indirecte: le Rothschild de Vienne, indispensable à la Cour imperiale, demanda le renfort de rAutric.be: le comic Esterhazy fut autorieé à appuyer la domande, mais annonca d'abord qu'il ne ferait cette démarchc qu'après le retour du pape a Rome (1. du 14 février, postscriptum); il la fit cependant, sans résultat (1. du 24 février). L'affaire resta donc sur le tcrrain purement financier; il s'agissait l'origine d'un emprunt de 40 nvillions, la cour pontificale désirait un prét direct de 10 millions de la banque Rothschild et le lancement par celleci sur le marche des 30 autres. Mais Rothschild ne voulait pas faire de prét personnel et posa comme conditions à l'émlssion le retour du pape à Rome (1. des 10 et 14 février). Le pape rcjeta ces conditions et Antonelli et deux cardinaux établirent un contre-projet; la nègo-ciation fut transportée à Paris, Mgr Fornari recevant les pouvoirs pour trailer. Au moment où Callier quitta Rome l'accord s'était établi: Rayneval en avait été informe par Rothschild de Naples*) et le premier versement avait été opere (1. du 4 mars).
Voilà sur quelqnes points ce que l'on peut dégager de cette correspondance. Le
document apporte donc des faits nouveaux, ou des précisions nouvelles sur Ics faits
connus. Il projette au moins sur l'occupation francese un éclairage nonveau. Callier
est le reflet et memi pour par tic l'inspira t.eur (car la colncidcnce de ses in format ions
avec les vucs du ministre est frappante) de la politique des hommes du gouvernement,
Odilon Barrot on Tocqueville. Cette politique, qui, vue ainsi à l'oeuvre, nous apparait
plus claire, n'est pas tout à fait la méme que celle du Président doni elle diflfèrc par
les procédés plus que par le fond, et n'est pas non plus tout à fait la mérae que celle
de ses instruments officiels, des diplomates Corcelle ou Rayneval, qui, par convictions
psrsonnelles, posi t io n de parti ou orientation professionnclle, l'ont infléchie dans un
sens plus complaisant a celle du SaintSiège. Ces lettrcs nous font voir anssi la vanite
de cette politique prisc dans des contradictìons insolubles. Cette vanite apparut de
bonne heure qaslques esprits clairvoyants, h Callier sur place, a Tocqueville a Paris
et anisi à LouisNapoléon qui, dans l'immédiat, fit, pour dégager la responsabìlité
francalsc do déplorablc résultat, la démarche rctentissante et maladroite en sa forme
de la lettre à Edgar Ney, qui dans les lendemains proches multiplia, pour se retirer
de l'inextricable guèpicr comme dit Callier, les combinaisons d'évacuaiion des
troupe*. Il refluite au total de cette eludo qu'il faut nuancer plus qu'on ne le fait habi-
t iclliMn >nt l'exposé de la poli tiqin de la France et l'histoire méme de la question romaine
en cette annéc 1849; on apertoli de qacUes retouchvs aurait besoin le livrc de Bourgoois
et Clermont. Callier nons rend ainsi un dernier servire, en nous rappclant la loi de
riotre mfilier d'htstoricrm d'ètre prfita a toujours remettre en chautier nos coDclusìons
et pie no tre véri té n'est la mais que relative el prò VÌSolre,
CUAHLES IL Po Hill AS
M Lettre de Rayneval au Ministre I" mar (Aff. Etrang,, Naples 180, t 63).