Rassegna storica del Risorgimento
FRANCIA ; SARDEGNA (REGNO DI)
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1950
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La ti" République, ecc. 507
coté, n'avait pas cache son pesaimisme au sujct du rcaultat de la conférencc de Bruxelles (5 janvicr 1849). Gioberti était ossez sensible à ces objurgations. Son. sagc programme était definì par ces quatre principes: Statut, Indépendance, Confédération, Réformes. Il espérait obtenir l'appui de la France aux conférences de Bruxelles pour amener 1 Autriche renoncer au Royaume lorobardo-véniticu en Iaissant entendre que de largea compenaations financières dédomniageraicnt la monarchie dea Habsbourg dont le sacri-fine était facilité par ses victoires militaires. Dans ce hot, à Paris, Ruffini ') sonda discrètement Drouyn de l.huys et l'ambassadeur d'Angleterre, Lord Normanby. C'était beaucoup dcsirer. Dans la capitale francaise, le représentant sarde ne se borna pas à ces simples suggestions. Il tenta, en vue d'une reprise des hostilités, d'obtenir le con-cours d'une légion de volontaircs forte de 4.000 h. dont le commandement eùt été a?sumé par le colonel Bonnefond et il prit contact avec l'elite de l'emigra ti on polonaise: Czartoryski, Mickiewiz pour curòlcr une légion de Polonais dans l'armée piémontaise; e*est sans doute de ces colloqucs que sorti t le choix malheureux du general Cbrzanowsk i comme chef d'état major de Charles Albert, le gouvernement franijais ayant refu.se Un general de la République (Changarnier ou Bugeaud) pour ne pas se départir de sa stride neutrali té. Drouyn de Lhuys se montra fort circonspect pour le recrutement des Polonais en vue d'une guerre qu'il désapprouvait, il n'autorisa que quclqucs départs individuels pour Ics Etats Sardcs et, à Constantinople, le représentant de la France ne put collaborer avec colui du Piémont pour l'incorporation de Polonais fixés dans l'Empire Ottoman.*)
La politique de Gioberti dépassait de beaucoup les cadres du petit royaume de Sardaigne. Prcnant une ligne de conduite plus italienne que piémontaise, l'auteur du Primato voulait se faire l'arbitre du conflit qui opposait Pie IX, réfugié à Gaéte, à ses sujets romains révoltés, restaurer en Italie centrale, l'ordre eonstitutionnel, compromis par les réactionnaires toscana et les républicains livournais et se ménager r.illiance du roi de Naplcs. Turin deviendrait ainsi la capitale politique d'une Italie federale dont Rome resterait le foyer inorai et spirituel. Ce pian, développé à I'Elysée par Arese, ne manqua pas de séduire le Prince Président et le prudent Drouyn de Lhuys en accepta les grandes lignea sous réserve qu'il ne portàt pas atteinte aux in-térèts de la. France à Rome.3) Bois le Coni te, emù à l'idée que Gioberti proposait au Pape un asile dans les États sardes (à Nice éventuellement), fit bien remarquer au premier piémontais que les puiasances catholiques ne souffriraient pas une atteinte à la puissance api rilucile du Sb Pére, qn'elles peseraient de tout leur poids sur l'Italie eentrale pour rétablir son autorité temporelle et que la Franco, quoiqu'en république, ne souffrìrait jamais que les E tata romains fussent cnvabis. Gioberti protesta de son dévoneznent absolu comme prétre a l'autorité de Pie IX et de sa détennination, comme miniatre, de considérer le pouvoir temporel du S* Siège comme indiapcnsable au saliit de l'Italie, il afBrma mème, à son interlocutcur peu convaincu, qu'il fcrait tout son posatole pour le rétablir. *> D'aillcurs, Gioberti n'était pas certain d'ètre ccouté à Gaete
i) A Paris, on eùt préféré comme représentant sarde le General Pcrronc.
2> Sur celle politique, VQU MOKAWSJU: // Governo di Gioberti, in Rase. Stor. Risorga 1937.
3) Par contro, a Paria, le leader des catholiques à l'Assemblée, de Falloux était contraire à ces projets. Vouloir cachcr la France dcrricre le Piémont, c'est cacher on géant derriére un acati disnit il à ce propos, M. de Falloux, Question romains, Paris, 1860, T. II, p,JL78.
*)' Boi* le Comte a Drouyn de Lhuys, le l*r jonvier 1849 (A. Q. O. cìt.}.