Rassegna storica del Risorgimento

FRANCIA ; SARDEGNA (REGNO DI)
anno <1950>   pagina <514>
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Cesar Vidal
en realità le consul de Frauce a Nice n'avait fait quo lenir la promesse donnée a Charles Albert de n'annoncer son entrée en France que 24 heures après qu'il aurait franchi la frontière. *)
La nouvelle de Novare imprcssionna vivcment l'opinion et le gouvernement francais: on se demanda immédiatemcnt à Paris commcnt Kadetzky allait exploiter sa victoire et si les troupcs autrichienncs n'allaient pas atteindre Ics Alpes, racnacer la sécurité de la frontière dtx S. . et minor à jamais l'influencc francaise en Italie* Ces éventualités risquaient de se traduire par de graves réactions.
Le Prince Président songea sur le chainp à mie intervention armée pour arrèter les vainqueurs et rétablir l'équilibre rompu dans la péninsnle au bénefice de Vienne. S'il avait té le maitre, il aurait agi sur le chainp. 2) Thiers fut immédiatemcnt con-voqué à l'Elysée où Louis Napoléon Bonaparte lui suggéra d'envoyer aussitdt une armée en Italie. Thiers, partisan de la méthodc diplomatique, lui objecta les difncultés techniques qui rendaient difficile un tei projet qui comportait les risques d'une lutte sur deux fronts et mème d'une guerre generale et enfin I'impossibilité d'obtenir de l'Assemblée l'ouverture d*uu crédit initial de 200 millions. Le Prince rccounut avec mélancolie que jamais l'Assemblée ne lui accorderait les contingente et les sommes nécessaires pour agir par les armes: Nous devrons donc assister tranquillement à la prise de Turin par les Autrichiens et à la mine du Piémont par une réquisition de 250 millions?, dit le Président à son interlocuteur. Non, lui répondit Thiers, nego-cions. Si l'on en croit le baron Hubncr, alors secrétaire de légation et représentant de l'Autriche à Paris, la paix de l'Europe, au cours de ce colloque nocturne, n'aurait tenu qu'à unni et que c'est lui, Hiibncr, qui la sauva avec l'aidc des priucipaux chefs de partis. Effectivement, on négocia, peut-ètre parce qu'Hiibner comprit l'impératif de Thiers. L'ex ministre de Louis-Philippe avait développé ses vues à l'Elysée: éviter une indemnité exorbitante, empécher l'occupation du territoire piémontais et suivre attentivement revolution des événements en Italie. Il s'en ouvrit à Hubner qui retor-qua que le Piémont, deux fois agresseur et deux fois vaincu, devait payer la peine de sa témérité et il parla d'exiger une indemnité de 200 millions. C'est donc la guerre que vous voulez, répliqua Thiers, et, en ce cas, vous allez ètre servi à souhait et plus vite mème que vous ne le pensez. Vous allez donc écrire à votre gouvernement que Louis Napoléon est tout à la guerre, que le parti révolutionnaire n'attend qu'un signe de lui pour l'acclamcr et l'entraìncr et que le parti modéré, seni, tient pour la paix et peut encore la conserver, mais à une condition, c'est que l'Autriche ne s'obstine pas dans dea prétentions inacceptables. Deux cents millions, elle le sait bien, dépasscnt, et de plus du doublé, les forces contributives du Piémont, 75 millions seraient déjà trop. L'occupation des places forte, où vos generaux ne cherchent qu'ime satisfaction de vanite mi li taire, serait, pour l'Europe, Pmévitable prolongation d'un rcdoutable casus belli. lì faut dono évacner sana délai le territoire piémontais et vous en rapporter
) Drouyn de Lhuys à Bois le Corate le 3 avril 1849 (A. Q. O. -- d- ).
Le faux passeport royal, portant la mention Comte de Barge, avait été visé se-crètement au consolai de Nice.
2) Napoléon III devait dire en 1858 a un envoyé de Victor Emmanuel II si en 1849, j'avais ocenpé le poste que j'oenupc aujourd'hui, j'nurais aidé Charles Albert.
Voir M. MAZZIOTTI, Napoleone III e VItalia, Milaii 1925; con sul ter ausai DE LA GORGE (op. eit.) et B. D*HABCOURT <t Le* quatte ministères de M. Drouyn de Lhuys, Paris, 1882.