Rassegna storica del Risorgimento
FRANCIA ; SARDEGNA (REGNO DI)
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1950
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Cesar Vidat
l'influcnce francaise do la péninsule. En diplomate averti, Bois le Comte signala le danger a Paris et se fit l'avocat des intéréls de la cour près laquclle il ctait acorcdité
Le 16 mai, il écrìvait: Les Autrichiens font main basse sur toate l'Italie- et, partout où ils se montreut, la libcrté disparaft cornine aux beaux temps de 1820 et de 1831. Quant à notre influence, elle s'évanouit, non senlcmcnt devant leur force qui s'étend maintenant sans obstacle sur tout le pays, mais encore devant cette idée des Italiens que, si une nation cornine la -arance les laisse faire, e'est qu'elle est d'accori! aveo eux. *) Il rappelait, a son nouveau ministre, ces paroles de la Tour du Pan, en 1820: Si l'Autrichc est victorieuse, elle sera éerasante et, si nous le souffrons, nous aurons manqué à nos devoirs envers nos princes, nos peuples et nos insti tutions. Ce vieiflard, ajoutait-il en -guise de common taire, écoutait plus la voix de son patrio* tisme que celle de ses propres opinions... Yous ne tronverez douc pas étonnant, M. le Ministre, que je soutienne la meme thèse. 2) À la velile mème de la signature du trai té de Milan, il accusait l'Autriche d'avoir en vue quélque chose de plus important pour elle que la paix, c'est à dire la destruction de toutes les institutions constiti! tion-nelles en Italie. Ce qui se passe à Gaète, ce qui va se passer à Rome et ce qui s'est passe a Florence en est une preuve. 8)
Bois le Comte n'avait pas toujours été compris de ses chéfs, notamment de Drouyn de Lhuys qui, confiant dans la promesse d'Hubner de voir réduites à 75 millions les prétentions financicres de l'Autriche, jugeait obscure et incertaine la conduite de Turin. *) Ceci, sans doute, parce que, à Vienne, on ne désespérait pas d'amener le Piémont a l'état de satellite de l'Autriche. D'Azeglio, le 6 juin 1849, confiait au ministre de France que la monarchie des Habsbourg ferait un pont d'or à son pays s'il consen-tait à s'allier avec elle et qu'un certain public de son pays voyait dans Vienne une sauve garde con tre l'anarchie. Bois le Comte, à la questi on posée par d'Azeglio, de savoir ce qu'il devait faire pour régler la crise ouverte par la seconde guerre d'Indépendance, ne put que zépondre: Ne vous laissez pas entrainer a ne pas faire la paix comme vos prédécesseurs se sont laissés entrainer à faire la guerre. La France ne vous suivra pas dans cette voie croyez le bien, elle parlerà pour vous, elle vous appuiera, corame elle i'a fait depuis deux mois, elle s'efforcera d'obtenir de raeillcurs condì tious pour vous, comme elle l'a fait déjà, mais elle désire que vous repreniez des négodations régulières parce qu'elle sera plus forte sur ce terrain pour vous aider que celui où se traine actuellement une négociation batarde sans issue. Je no suis pas autorisé à vous dire que mon gouvernement vous so u ti end r a dans le cas où l'on vous attaquerait injustement, mais je puis déclarer qu'il ne vous protégera pas dans le cas d'une rupture où vous n'auriez pas mis la raison de votre cdté et la seule manière de l'y mettre est de renouer les négodations. De son coté, d'Azeglio soutenoit la thèse de rindépen-danee picmontaise, traditionnellemcnt chère à la diplomatie francaise je ne veux pas, dit-fl au représcni ani de la II* République, que mon pays devienne autriebien et qu'il soit force de faire une aUianco offensive et défensive avec l'Autriche, c'est pour cela que je veux asBurer son indépendance par la prompte conclusion d'une paix qui ne soit ni ruincuse, ni désbonorantc. Quelques jours apre,.il B'avanqait un peu plus: L'Anglctcrrc, je vous l'avo no, reste dans sa coquille, de peur do se compromettxe
i) Bois le Comte a Drouyn do Lhuys, le 16 mai 1849 - A. Q. 0. ( d"> ).
2) Bois le Comte à Tocqueville, le 17 juin 1849 - A. Q. 0. ( d-W ).
3) Bois le Comte a Tocqueville, le 11 jufllet 1849 - A. Q. 0. ( d* ).
*) Drouyn de Lhuys à Bois le Comte, le 25 mai 1849 (A. Q. 0. dw ).