Rassegna storica del Risorgimento
TITTONI TOMMASO ; POINCAR? RAYMOND
anno
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1951
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pagina
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691
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LE DUEL DIPLOMATIQUE POINCÀRÉ-TITTONI
(1912-1914)
Au lendemain dcs pcnibles incidenti* franeo-ìtaliena de Janvier 1912 affaire du Carthage ., du Manouba et du Tavignano , R. Poincaré, alors Présidcnt du Conseil et Ministre.des Affaires Etrangères, sapa le travail de tapprochement franco-italien inauguré depuis seize ans e.fc un vCritable due! diplomatique mit aux prise l'intransigeant Lorrain. t l'Ambassadeur royal a Paris, T. Tittoni.
A la suite de la séance parlcmentaire du 22 Janvier qui, aux dépens de l'Italie, avait fai t la fortune politique de Poincaré, Tittoni, blessé par le fon se et revoche de l'ho te du Quai d'Orsay, songea à se venger d'un ailront qui, à. ses yeux, était un péclié d'ingratitude payant mal de retour la position nettement francophilc de l'Italie à la conférence d'Algésiras, six ans aupara van i.
Très lié avec son collègue russe, Iswolsky, Tittoni, sous les yeux de Poincaré, partisan de termine d'un xesserrement de l'afliance avec le Tsar, noua, à Paris, une véritable idylle italorusse. Le souple Ambassadeur romain téussit à mortifier parfois sonredoutable antagoniste, il marqua quèlques points.maisil s'attira de rudes ripostes. Les prineipales phases du duel, furent: l'affaire du Dodécanèse, les polémiques au snjet de la maitrise de la Mediterranée, les difficultés qui rctardèrent la reconnaissance de la souveraineté italienne en Libye, et un stèrile antagonisme francoitalien, durant les deux gucrres balkaniqucs de 191213, dont l'unique resulta t fut un resserrement des liens tripliciens bìen détendus depuis le passage de Visconti-Venosta a la Consultai)
a) L'rDYLLE ITALO-RPSSE
Gontrairement à ses prédécesseurs,2) Poincaré adopta, vis-àvis de la guerre italo-turque, une attitude de neutralité rigoureuscment malveillante à l'égard de Rome en dépit de Barrare, étouffant tous les incidents franco-turcs 3) et contrecarrant la Russie dans ses efforts a Conslantinople pour amener les Jeunes Turcs a renoncer à la Tripolitaine et à la CyrénaTque; cette flambée de turcopbilie ne devait d'ailleurs pas survivre aux premiers succès remportés par les Alliés balkaniques à l'automnc de 1912.
Tittoni saisit et exploita ce qu'ìl y avait de contradictoire dans la politique de Poincairé: l'incompatibili té d'une alliancc étroite avec la Russie et d'une ami tié patente avec la Turquie. Il tira un merveilleux parti de l'inimitié traditionnellc des Moscovites contre les maitres de Salute Sophie. D'accord avec Iswolsky, son vieil ami de Rac-conigi, *) Tittoni s'employa à combattre la politique pròturque de Poincaré en
01 Dans le ministère Rudini, après la chute de Crispi.
2) Cailla ux, de Selves avaient observe une neutralité très favorable à l'Italie au débnt de son conflit avec l'Empire Ottoman en Octobrc 1911.
3) On passa sous silence le tir d'une batterìe turque contre le vapeur Caucaso en Mai 1912.
4) En octobre 1909, Iswolsky .et Tittoni, tous deux ministres des affaires etrangères de leurs souverains respectifs, avaient conciu Pentente balkanique italorusse lors-que Nicolas II avait été ho te de Victor Emmanuel IH au chatèau de Racconigi.