Rassegna storica del Risorgimento

TITTONI TOMMASO ; POINCAR? RAYMOND
anno <1951>   pagina <692>
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692 Cesar Videi
rneourageant l'agitatimi dea MaUsaores cn Albanie, il s'enteudit parfnitement aver son collègue russe pour favoriser le rapprochement des pctits ÉtuLs balkuniquca, uti-liscr Ce t tigne, coni me eentre d'ninilié it aio-slave, U et ni et tre Poincaré de vani Jc fu il accomplì. Effeetivcnient, à i'insligation d'Iswolsky, conseillé par Tittoni, jusqu'en aoùt 1912, on laissa Ignorer, au Premier f rancata. Ics pactes balkaniqncs en dépit de l'allianee. En effet. Iswolsky était en complète communion d'idécs avec le Ministre des Affaircs Etrangères de Nicolas II, Sazonoff. doni le point cardinal de la politique était l'abaissemcnl de la Turquie cn Orient. ISccessairement. il devait se rapprocher de Rome en guerre avec Con?tnntinopie. Le 3 mars 1912, une dépeche officiellc résumait ainsi la politiqne du Ministre du Tsar: *) li n'entre pas dans me vues de me brouiller avec l'Italie. J'ai besoiu de rester dans Ics meilleurs terines avec elle pour plus d'une raisou et ne aerait-ce que pour trouver chez elle un contre-poids vis-a-vis de l'Autricbc en Albanie et dans Ica Balkans .
A partir de niars 1912, Ics manifcslatioris d'amilié italo-russe se multiplièrcnt: bruits de prochain voyage du Tsar en Italie, annoncc de fmancement d'un emprunl russe sur le marche de Milan. En Mars, on télégraphia de Rome, au Journal Le Matin, qu'une démonstration de la flotte russe devait avoir lieu dans les eaux turques simul-tanément avec les opera tìons de la flotte italienne dans les Dardanclles. Cette non-velie produisit une forte impression à la Bourse de Paris et provo qua une baisse gene­rale de toutes les valeurs. Avec humeur, Poincaré constata qu'une intimile s'affir-mait ebaque jour davantage entro les Cabinets de St. Pétersbourg et de Rome.3) De Pera, un des principaux l'avi te urs de la poEtiqtte italophobe du Quai d'Orsay, l'Ambassadeur de France près la Porte, Bompard, *) releva avec amertume la partialité inexplicablc en faveur de l'Italie nourrie par Sazonoff. A la suite de la démostration esquissée par la flotte italienne au large des Dardanelles le 18 avril 1912, l'idylle devint patente. Tandis que Poincaré contestait à l'Italie le droit de porter la guerre dans la mer Egèe, la Russie tournait sa colere contre la Turquie en lui contestant le droit de fcrmer les Détroits. Le 28 avril, à la Donma, Sazonoff a'ex-prima sans ambages: La facon dont l'Italie méne la guerre est pleine de condescen-dance pour les neutres et généreuse envers la Turquie. Meme le bombardement des Dar da ne Ile s est en barmonie avec le droit des Gens . Poincaré en fut surpris et méme irrite. On parla encore d'une action navale russe dans le Bospbore au moment où la marine italienne opérait dans le Dodécanèae; Grcc à Dieu, rien de pareli n a eu lieu 1 constata Francis Chermes, porte-parole du Quai d'Orsay.5) Le 8 Mai, è Paris, les funéraflles du Due de Leuchtenberg, parent du Tsar et beau-firère du Roi d'Ita­lie, donnèrent lieu a une manifestation publiquc de l'ami tié italerusse au milieu
*) Le roi Nicolas de Montenegro était le pére de la Rcine Hélcne d'Italie et de la Grande Duchesse Nicolas.
2) IBWOI.SKV, Un livre noir.
s) R. POINCARÉ, AU Service de la France: T. II: Les Balkans en feu, pp. 128 et suiv., Paris 1929 (429).
<) Bompard, de Constantinople, et J. Cambon, de Londres, romba ttaient avec vigneur la politiqne de rapprochement franco-italien poursmvie a Rame par Barrère depuis 1897 (voir Ica dépeches des 28 décembre 1911 et 25 novembre 1911: Doc. dipi, francata, clic sernblent avoir diete l'attìtudc de Poincaré dans l'affaire du Carthage et ultéricurement).
s) Dans roflicicuse cbjronique de la quinzaìnc de la Revue des deux Mandes.