Rassegna storica del Risorgimento
TITTONI TOMMASO ; POINCAR? RAYMOND
anno
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1951
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695
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Le duel diplomatique Poincaré-Tittoni (1912-2913) 695
e) LA MAÌTRISE DE LA MEDITERRANÉE
Tandis que Ics menaces de guerre se pxécisaicnt dans Ics Balkans et qtte Ics espoirs d'ime cnteatc navale anglo-allemande s'évauouissaient, le journal Le Malia (dont le Dirccteur Bunenu-Varilla se faìsait le paxangon de la popnlarité du Miniatóre et de la personne de Poincaré) orchestra une campagne tapagense demandant qne la mai-trìse stratégique de la Mediterranée fut Fapanage de la marine francise* Dès le 22 Avril, il préconisa la concentration d'une première armée navale en Mediterranée et reviut à la charge les 15 Mai et 3 Juin 1912.*) Après la signature, le 18 Juillet 1912, d'une convention navale scerete franco-russe, le quotidien officieux inséra un leader article intitulé La France garde la Mediterranée, la Franco Vassure quei girti arrive (3 aoùt 1912). Le Temps fit écho, et Iswolsky jugea désagréables ces révélations d'un aecord secret, révélations qui gènaient le rapprochement italerusse 2) à rbeuxe où. le f en couvait dans Ics Bulkans.
Les 3 escadres frangaises se conccntrèrent en Mediterranée dans le couraut du mois de Sep lembre 1912, mais Poincaré fit savoìr a Rome qu'aucunc pensée de méfiance, encore moina d'hostiEfcé contre l'Italie, n'avait diete cettè mesure destinéb à assurer la liaison de la Métropole avec l'Afrique du Nord.8)
d) RECONN AISANCE DE IA SOUVERAnNETÉ ITALIENNE EN LlBYE.
Après la signature des traités d'Ouchy-Lausanne (18 Oetobre 1912), le Quai d'Orsay aurait pu reconnaltre immédiatement la souveraineté sur la Tripoli-taine et la Cyrénaì'que, car elle"constituait l'aboutissenient normal des accords conclus par Barrère en 1900 et en 1902 avec Visconti Venosta et Prinettà; en outre, un an aupa-ravant, Giolitti avait spontanément reconnu I'accord franco-alieni and du 4 Novembre 1911 règlant la question marocaine. Poincaré, pour se venger de Tittoni, souleva, pendant dix. jours, des arguta.es de juriste avant d'adraettre le fait accompli.
Malgré l'avis de Barrère, qui désìrait que la France s'assurà t une situarion bors de paii en Italie en ne marebandant pas une signature qui tcrminerait une nègo-ciati on amorcée depuis le lendemein de Fachoda, Poincaré fit d'abord dépendre son acquiescement de la délimitation des frontières incertaines de l'binterland tripoIìLain, puis il invoqua les accords de 1902, pour lier les sta tuta dejure de la Ltbye et du Maroc et batailla avec Tittoni sur le problèmc des capitulations et sur les ternies qu'adopterait la Consulta pour formuler sa demande de reconnaissance. Vis à vis de Barrère, Poincaré adopta derecbef un tou dnr et blessant lui rappelant qu'on ne pouvait s'assurer une situa tion hors de pair en Italie aux dépens des intéréts de la France. *) On ne sait trop pourquoi le futur Président de la Républiquc ne poussa pas trop loin cette querelle stèrile. Après avoir duxement morìgéné Barrère an sujet d'un article de VÉcho de Paria où l'on xclevait le retaxd de la France a reconnaitre le tratte de Lausanne prò-
) Ces articles, tontt anonymes, tsntfit fijgnéB Jean d'Orsay, étaient rédigés par i'Amiral do Germinet.
2) Iswolsky à Sazonoff le 20 Juillet 1912 (Slyle russe).
3) Poincaré a Laroche lo 15 septembre 1912 (Doc. diplora. framjaìs).
4) Poincaré è Barrère, le 18 Oetobrc 1912 (Doc. diplom. frangais).