Rassegna storica del Risorgimento

TITTONI TOMMASO ; POINCAR? RAYMOND
anno <1951>   pagina <697>
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Le il uel diplomati quo Poincaré-Tittoni (1912-1914) 697
comprila qu'en quali té de président do lo Répuhliqnc, il mirait plcinc et cntièrc possi-bilité d'influcr direct i-men t sur In poli tique extérìeurc de la Frante . ')
Le Président continua demeurer hostile a l'Italie dans la question des ilcs, dictant son puint de vuc à ses sucecssenrs immediati, art Quai d'Orsay : Jonnort et Ste­phen Pichon. Tittoni dont l'inflocuce était grande, tant mi Quirino] qu'à la ConHulla, fu adopter par son Gonvcrncment tuie formule directement opposée à celle de l'Élysée: l'affaire du Dodécanèse est un problème ìtaloture et non une question. interna dona­le , écaxtant ainsi Ics revendications grecques sontcnues et fortement encouragécs par le Quai d'Orsay. Si l'ambassadcur d'Italie ne pouvait entrer en conflit patcnt avec le Chef de l'È tal près lcqucl il était accrédito, le heurt des deux di ploniaties masqua Pantagonisme des deux eminente homrnes d'Etàt. Ni Poincaré, ni Tittoni ne se sont longuemcnt étendua dans leurs souvenirs sur leurs heurts personnels en 1913. 2) En revanche, à Londrcs, les ambassadeurs Cambon et Imperiali bataillèrent avec ardeur pour défendre les points de vne respcctifs de Paris et de Rome au sujet des ìles. En Février 1913, San Giuliano, Ministre des Affaires Étrangcres du Royauine. dans un di-scours parlcmentaire altier, battit en brèche un des points cardinaux de la politique ita-lienne de Poincaré: le dogme de la maitrise de la Mediterranée: elle est et doit rester, dit le Ministre,la libre voies des nations, aucune ne peut,ni ne doit en avoir la maitrise, toutes doivent en avoir la jouissancc . Cétait, pour Tittoni, une revanche du 22 Janvier 1912 et des tapageuses campagnes du Matin de l'année précédente. En Mai 1913, une nouvelle flambée d'amitié italorusse inquièta encore Poincaré, Sazonow ayant laissé entendre qu'il appuierait ime action éventuelle de l'Italie en Albanie, le Président qua-lina, de trabison de no tre alliée , cotte eventuali té dans laquelle il devinai t une insti-gation d'Iswolsky suggérée par Tittoni.3)
Le 23 Juin 1913, une convention navale triplicienne vini mettre en cause l'èqui-libre dea forces en Mediterranée. Au début d'Aout 1913, l'opposition dn Quai l'Orsay et de la Consulta dans l'affaire des ìles atteignit son paroxysme. Iswolsky se demanda, avec inquiétnde, si l'on n'irait pas jusqu'à une solution de force.4) La sagesse de Sir Edward Grey ajouraa la décision sur les iles (5 Aoùt 1913), mais une violente campagne de presse opposa, des deux cótés des Alpcs, les porte-paroles des deux gouvernementa pour la première fois depuis dix sept ans. La Stampa, La Tribuna et mème le grave Corriere della Sera mirent en cause la poli tique personnelle de Poincaré, Chef d'Etat constitutionnellement irrcsponsable.s) Cctte politique donne l'impression d'étre dirigée avec parti-pris, concluait le quotidien milanais. La France, dans certe affaire, n'est engagée par aucun intérèt direct. Rastignac, avec regret, écrivait, dans la Tribuna: Tout ce que fait l'Italie offense la Branco. La France doit donc se trouver,
*) Iswolsky à Sazonow le 16-29 Janvier 1913.
2) Dans le T. HI de ses souvenirs, Poincaré ne fait aucune mention de Tittoni, de Barrère et de la presse i tal ien ne en évoquant son installa tion à l'Élysée et la recep­tion du Corps diplomntiquc du 20 Février 1913. Rappelons que seni, parmi les eouve-rains tripliciens, Victor-Emmanuel III avait envoyé des félieitations au nouveau Président de la République; Tittoni, dans sa retràite, n'entreprit aucune polémique contre son adversairc qu'il avait appris a estimer.
: MAUHTCE PÀLÉOLOGUB, Journal 1913-1914, Paris, 1947, p. 122.
*) Si toutefois on en croit Iswolsky (DépSchc du 30 .luiHot, 2 Aoùt 1913).
s) Sir Edward Grey attribuait aussi l'amour-propre de Poincaré son intransi-geance dans l'affaire des Ìles*