Rassegna storica del Risorgimento

LES MEMOIRES D'UN SOLDAT DU PAPE
Alors que l'on connait bien la part héroique prise par lea Savoyards àux campagne* pour la libération de l'Italie, dans les ranga de l'année sarde *) on a peu étudié leur role, cortes plus réduit, dans les troupes pontificales à l'epoque du Risorgimento. II a paru intéressant d'en retracer un épisode significati*", emprunté au mémoires d'un militaire au service de Pie IX, qui prit part, en avril 1859, à l'expédition punitive contro Pérouse.
Le témoignage dont nous donnone quelques extraits, choisis parmi les plus significatifs, se présente sous la forme d'un Cahier, soigneusement calligraphié, qui a été redige en janvier 1862 par l'ex-fourrier pontificai Jules Bosonnet. Son auteur, né à Taninges dans la province du Faucigny, venait de rentrer en France, peu après sa déscrtion et son rapatriement. Sans doute ses mémoires avaient-ils été préparés en vue d'une publication. qui eùt permis à Bosonnet d'exprimex ses idées libérales et démocratiques et son admiration pour le Piémont, dans la question italienne qui remuait alors profondément l'opinion franc.aise et surtout savoyarde. Mais sa bro­chure ne vit j a mais le jour et le texte en resta conserve dans dea archives ì'ainiliales, jusqu'à ce que le hasard le mit entre nos mains. Il nous a sem­ole curieux pour Phistorien à plusieurs titres. D'abord par la franchise nonconformiste du narrateur, qui juge des faits dont il a été le témoin oculaire avec le bon sens ponderò du montagnard. Ensuite par l'agré-ment un peu naif et pompeux du style de Bosonnet, type de l'émigrant savoyard, frotte d'instruction, ayant voyagé et réfléchi. En dernicr lieu par les indications très singnlières qu'apporte le soldat du SaintSiège sur l'état d'esprit de la Garde pontificale en 1859 et surtout sur le sac de Pérouse, qui suscita en Europe une si vive èmotion. Nous avons con­serve au récit son mouvement et ses dfvisions, en nous bornant à omettre les passages descriptifs sur la Ville éternelle, qui n'apportent rien d'originai.
Pendant les douze années qui pricédèrent celle de 1860 et une panie de cette dentière, de nombreux émissaires envoyés par le cardinal Antonella ministre des Armes et président du Conseil des ministres de la Cour de Rome, ètaienl répandus dans diverses contrées de la France, de la Savoie, de la Suìsse et d'autres états, ayant pour mission de recruter des volontaires pour le service du SaintSiège.
Afin de s*acquitter dignement de cette mission, pour laquelle il leur était attoué une prime de 10 à 35 francs par homme sultani les ressources que leur présentaient les locali tCs auxqueUes ils étaient affeetés, ih ne craignaient pas d'accoster dans les rues les jeunes gens dont ils présumaicnt ne pas Stre
i) On trouvera un bon résumé, avec des indicntionB bibliographiquc, in du BoORGET (buon), Lo Brigate de Savoie (1660-1860), Chambéry, Dardat, 1922, IV 380 p. gd. in 8.