Rassegna storica del Risorgimento
1859 ; BOSONNET JULES ; PERUGIA
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Paul Guichonnèt
Je renoru à dietim les horreurs qui succédèrent à notre entrée dans ce thóàtre de crimes. Une joule de ce loups vorac.es, dévorés par la soif de song et de la rapine, se precipita dona le habitotiom et dans les magatine de la rue Saint Pierre et des rues adjacentesi les uns se rempUrent de vins et de Hqueurs quils trouvèrent dans divers débite; d'autres s'emparirent de differenti effets d'kabiUement et de chaussure qui se prèsmterent à leurs regards; d'autres mas-sacrèrent dans leur demeure, uvee une ematite inouie. des vieillards, des mères et des enfants qui imploraient à genoux la conservation de leurs jours; non contente de cette barbarie, ils dèpouittèrent ces infortunés de toutes les valeurs et objets précieux quHls possédaient et qui composaienl souvent toute leur/or dune... Leurs poches et leurs sacs remplis du produit de leurs crimes, bon nombre de ces barbares désertèrent ensuile; mais ils furent accueillis d'une manière digne de leurs exploits à la frontière de la Toscane, oh le bruit de ces faits ittustres était déjà parvenu.
Les recommandalions et les menaces des officiers parvinrenl enfin à reta* blir l'ordre dans ce troupeau de tigres affamés; on nous fit lager dans des cou-vents de religieux qui continuèrent à nous servir de casernes et oh Von eut quotane vols à signaler.
Dans ce combat oh, de notre coté, treize soldats et un officier succombè-
reni. outre une trentaine de blessés et oh les habitants eurent la mort d*envi-
ron quarante personnes à déplorer, je fus assez fortune pour uretre atteint
(Vaucune blessure. Je n'avais déchargé que deux fois mon fusil et encore
Vavaisje dispose de manière que les balles se dirigeassent en l'air et ne pus-
sent atteindre personne. Aussi le lieutenant de ma compagnie me lancatil
un regard significatif quand il me vii rendre presque toutes mes cartouches.
Je dois avouer, en effet, que la vue des deux drapeaux tricolores qui avaient
été arborés par les insurgés sur lefronton de la Porte Saint Pierre et qui furent
ensuite arrachès et foulés aux piede par les vaìllants défenseurs de Vétendard
pontificai., produisìt en mon coeur une pénible émotion; je maudis le jour fatai
oh j'avais signé Facto qui me forcait maintenant de marcher cantre le drapeau
de ma patrie et je formai le voeu ardent de voir un jour ce moine drapeau,
qui venait de subir un tei mépris, substitué déjinitivemenl à celui des tyrans
etjlotter, triomphant, dans ces mèmes lieux oh il avait été renversé. J'ai actuel-
' lemmi la satisfaction de voir ce voeu réalisé.
Le colonel Schmidt fit ouvrir, le soir mème de cette mémorable journée,
quelques débite de vins et de comestibles afin que nous pussions nous pour-
voir de ce qui nous était nécessaire. Pendant le reste de la journée et celles
qui la suivirent, on vit errer, ca et là, dans les rues, des hornmes ivres, chez
lesquels la raison avait été éclipsée par les copieuses libations auxquelles ils
s'étavent livrèe. Un fait qui prouvera combien peu la religion était le mobile
de leurs actes exeita en mai une juste indignation. Pendant les premiere
jours qui suivirent la prise de Pérouse, on vit un nombre malheureusement
trop considérable de ces nobles soutiens du pouvoir temporel fouiller dans toutes
fes chambres, dans le réfectoire et ménte dans la sacristie du couvent de Saita
Pierre, s'emparer des objets de valeur, détruire ceux qui ne convennient pus
- Jour aviàité, prendre dans les bibliothèques des livree de toute inutilità pour
eux et dont laplupart étaient au-dessus de leur intelligence, froisser et disperger
les ornements sacerdotale, Ces actes vtls et méprisables m'auraient été racon-
tés par dfautres personnes, j'eusse refusé d ajouter foi; mais j*en ai été