Rassegna storica del Risorgimento

1859 ; BOSONNET JULES ; PERUGIA
anno <1954>   pagina <94>
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Paul Guichonnet
d'accora avec un vaporai, deux voltigeurs de ma compagnie et un jeune Veni-tien, je pris la ferme revolution de déserter. Gomme les troupes pontificales etaiént toujours consignies intra-muros, fescaladai avec eux un mur d'encemte de la ville de Perugia et nous dcscendtmes duna un ruvin oh nous nous cache-mes, cà et là, entro les broussailles, de crainte a" Sire surpris par les patrouitk* ùui rSdaient, chaque soir, autour de la ville. Deux Pirousiens devaient venir nous rejoindre dans ce ravin pour nous conduire ensuite jusqu'à la fron­tiere du Duché de Toscane et un coup de sifflet devaii èlre le tignai du rallie-ment. Voyant que nous tardìons à itre avertis par ce segnai de l'exactitude de nos complices. je voulus manifester man inquientde à mes compagnons d'in-fortune mais un silence absolu me prèvint que j'étais demeuré seuL Ne pou-vant croire à un lei abandon, je visitai les alentours. pensant que le sommeil pouvait s'ètre emparé d'eux. Mais mes recherches furent aussi infructueuses que mes questions et j'acquis la triste conviction qu'on m'avait laissé seul. Je me dirigeai vers la maison d'un paysan qui me donna des vétements en mau-vais état pour l'uniforme dont je me dépouiUai avec empressement, pour né pas otre remarqué par les agents de la police pontificale. Un contrebandier me Servit de guide jusqu'à la frontière de Toscane, oh j'arrìvai sain et sauf et sans que ma finte eul été entravée par le moindre obstacle. Sur ma déclaration que j'étais déserteur du Pape, je recus partout Vaccueil le plus bienveiUant. Dans les maisons et les établissements oh je me presentate pour demander de la nourriture et un logemeni. on ne vouUdt pas accepter l'argent que j'ojfrais. Il me fui délivré une feuille de route pour regagner man pays notai.
Je croirais laisser ma narration incomplète et inachevée si j'omettais de citer un fait qui frappa mon regard, à man passage dans les provinces de l'Emilie, à Bofogne et dans toutes les villes des duchés de Toscane, de Modène et de Parme que j'eus à traverser. De petites affiches portarti, cotte inscription Viva Vittorio Emanuele II, il nostro legittimo rè ! ou Viva Vittorio Ema­nuele II, il nostro eletto rè! étaient apposées devant tous les magasins et devant toutes les maisons d'habùaùon; on voyait, en outre, flotter un grand nombre de drapeaux tricolores, ornes des armes de la Maison de Savoie. L'emhousiasme des habitants du Duchi de Parme pour l'annexion au Piémont se montrait d'une manière encore plus manifeste: chaque Parmesan portait, attachée à sa coiffure ou au revers de son vetement, une cocarde tricolore au milieu de laquelle on lisait l'inserì ption Annessione.
En présence de ces faits réels et de la rivolte spontanee des quatre léga-tions, je pourrais donc répondre à ceux qui se plaisent à donner au Piémont l'épithke d'usurpateur, que l'Annexion des Duchés et des Légations n'est point le resultai d'une politique occulte mais bien celai des votes unanimes des populations annexées.
Après avoir traverse les villes de Plaisance et d'Alexandria, j'or-rivai le 16 mars à Genes et le 18 du mime mois, je membarqual pour Marseille.
Parvenu au terme de son récit, Bosonnet exprime sa syxnpathie pour lù peuple italien et se livre à des considératìons sur la question romaìne qui retiennent notre attention car elles constitnent un témoignage sur l'état d esprit et la antan d'un soldat de l'armée pontificale.