Rassegna storica del Risorgimento

PIERRE LAGARDE POLICIER DE NAPOLEON A VENISE EN 1806
Napoléon eut, parmi ses subordonnés, des honimes qu'il cmploya volon-tiers en Italie, Masséna et Miollis parmi les chefs militaires, De Gérando comxae administrateur, Dauchy pour les problèmcs fìuancicrs. Entre les policiers venus de France dans la péninsule, Pierre Lagarde fut un des plus notables, car, de 1805 à 1814, il occupa plusicurs postcs cn terre italienne. Il n'a pas encore trouvé de biographe et ses origines commc sa carrière avant le 18 Brumaire restent inconnues. ') Mais, lorsque il sollicita la décoratìon de la Légion d'Honneur en février 1807, il rappela 2) ses emplois depuis (jue Bonaparte gouvernait: Je crois avoir été utile, durant trois ans, à la tète des bureaux de la gendarmerie de france. J'ai pendant quinze mois dirige les journaux et la presse comme chef de division de cette partie au ministère de la Police Generale de l'Empire. Envoyé par V. M., il y a bientót deux ans, dans son royaume d'Italie, j'ai travaillé les six premiers mois auprès du Prin-ce Vice Roi.
La venue de Lagarde en Italie peut donc étre fixée au printemps 1805; il semble avoir été à Milan le conseiller en raatière de police donne par Na­poléon à Eugène de Beauharnais pour aider et, au besoin, contròlcr Guic-ciardi, directeur general de la Police dans le Royaume d'Italie. 3) Les Mila-nais soupQonnaient Lagarde d'écrire directement à l'Empereur et cela les inquiétait; Lagarde etGutcciardi se détestent cordialement, écrivait le Vice Roi 4) à Napoléon le 5 mai 1806. En février 1806, dans Venise conquise par Napoléon, Lagarde fut installò avec le titre de Directeur General de la Po­lice de l'Etat; il était le second fonctionnaire en Vénétie et pouvait corres-pondre avec le ministre de l'Intérieur à Milan ou mème le Vice Roi, sans passer par Guicciardi; il donna satisfaction et le prince Eugène nota dans la lettre du 5 mai: Lagarde a fait la police à Venise avec intelligence et acti-vité.
Après trois mois d'administration séparée, la Vénétie fut réunie au Royaume d'Italie. Lagarde se vit proposer le titre de Directeur de la police de la ville de Venise; il s'estima retrograde sans raison et refusa ces nouvei-lc8 fonctionB. U chercha alors un appui auprès du general Savary, s) aide de camp de Napoléon, a qui il écrivit le 19 juin 1806, mais l'Empereur s'était
1) Il n'y a ricn sur Pierre Lagarde dans l'ouvragc de E. T. Bourg, dit SAINT EDME, Bio* graphie... de la police en Frante et de aes principaux agente, Paris, 1829. L. MADKLIN, dans son Fouché, s'est horné à eiter Lagarde comme un Irnut fonctionnaire de la police, parlisan de Sa­vary contro le due d'Ottante. Pcut-étre Pierre Lagarde était-il apparente à Joseph Jean La­garde, dit Lagarde l'Ainé, secrétaire general du Directoire Exécutif (cf. DEBIDOUR, Actes du Directoire Exécutif, t. I, p. 23, n. 3), pula du Consulat.
V Arch. Nat. Paris: AF IV 1710 B (lettre du 24 février 1807).
3) Cf. E. d'HAtJTEMVE, La police sccrite tous le Premier Empire, Paris, t. 2 (1805-1806): en janvier et février 1806, il est fait état de rapports envoyéa a Fouché par Lagarde sur l'in* surrection du Plaisantin.
*) Arch. Nat. Paris: AF IV 1710 A.
5) /DM/. AF IV 1684.