Rassegna storica del Risorgimento

Pierre Lagarde policier de Napoléon 89
prononcé la veillc en écrivant à Eugène: Quant à Lagarde, je ne sais ce qu'il veut. H est place à Venise, qu'il y reste....1' Lagarde fìat donc Commis-saire general chargé de la police de Yenise et de PAdriatique. Il lui fut permis par Napoléou de s'adrcsscr directement à lui; ainsi furent rédigées les notes du 11 septembre 1806. Elles sont pleines d'antipathie pour les hommes au pouvoir à ÌVIilau.2) Gela vient sans doute des rancunes accumulées par Lagarde duraut sa mission en Lombardie, mais cela exprime aussi la nostalgie des Vénitàens, citoyens d*une "ville qui avait été la reine de l'Adriatique et qu'ils-voulaient revoir capitale. Daus son rapport, Lagarde touche un peu à tout; ce texte peut servir à l'iiistorien futur de Venise au temps de Napoléon.
Dans l'été 1807, le Vice Roi jugea bon de se débarrasscr de Lagarde et il s'en expliqua avec Napoléon le 21 aoùt: Lagarde vivait publiquement à Venise avee une franijaise que Y. M. connait et n'estime pas. Je parie de madame Dervieux. Cette femme intrigante et violente faisait les honneurs de la maison du Commissaire general de la police....3) Prenant argument de la paix de Tilsit, Eugène nomma le véronais Anselmi à la place de Lagarde qu'il renvoya en France. Il rendait bommage cependant à sou zèle, à son acti-vité et à sa capacité, de sorte que l'ex-comniissairc general à Yenise re cut bientót une autre mission hors de France. Dans une proclamation datée de Lisbonne, 25 mars 1808, Junot, general en chef de l'armée du Portugal, dé-crétait: M. de Lagarde est nommé Intendant General de la Police du Royau-me de Portugal. Ses fonctions sont indépendantes des diflférentes Secretai-reries d'Etat et il travaillera directement avec le General en chef. La capi-tulation que Junot dut signer à Sintra en aoùt 1808 obligea Lagarde à ren-trer en France. Il n'y resta pas longtemps et sa nomination aux fonctions de Directeur de la police en Toscane lui donna jusqu'au début de 1814 Flo­rence pour residence.
FERDINAND BOYER
APPENDICE I.
LETTRE DE LAGARDE AD GENERAL SAVARY (fragments)
Milan 19 juin 1806.
... L'Italie est un pays étrange et politiquement peu connu en France. Je vois que MM. Fouché et Desmarèt, malgré tonte leur sagacité, la révent en ima' ginant ancelle contieni des parlis républicains prèts à s'agiter et à s'armer. Pas seulement V apparente de rien de semblable. Les Italiens voudraient bìen ne nousfournir ni un homme ni un écu, tout en profitant des plus belles conquètes de S. M, Ils ne savent pas encore que Vindépendance da la vietile Europe est
i) Cf. Dv CASSE, Corrispondane* duprinca Eugène do Boauharnait, Paris, t. 2, p. 453
2) LAPOUB dans sei Mémoire* de la cour du Prince Eugène, dit Lagarde, qu'il prénomzne Francois, Fonctionnaire plein de capacitò dans cette partie, mala jugeant Lrop de tootes Ica-ambitìonà humaines en homme de police. Les bullctins qu'il adressait directement au Vice-Rof étaient nn journal fort amusant .
3) Arcb. Nat. Paria: Al? IV 1710 B.