Rassegna storica del Risorgimento
1806 ; VENEZIA ; LAGARDE PIERRE ; NAPOLEONE I
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1957
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91
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Pierre Lagarde policAer de Napoléon 91
j ai du me regarder par là camme pleinement autorisé à écrire toutes les fois queje trouve des occasions. Car, depuis la suppression despostesmiUtaires en Italie, il m'est impossible de le faire directement par Milan: mes lettres se-raient ouvertes.
Le Prince ViceRoi n'a certainement rien à cacher, tant sa condurle est
franche; et son dévouement à V. M. pur et au dessus du plus léger nuage.
Mais, depuis les affaires de Straolino l) oh quelques uns des entours de S. A. I.
se sont trouvés inculpés, ils redoutent à fexcès toute correspondance directe avec
V. M. et se sont arrangés pour l'empècher le plus possible.
Celui qui en est soupgonné est traile par eux tous en ennemi. C'est à ce motif qu'il faut en grande panie attribuer la répugnance, qu'à Vìnsu du Prince, on montre à tous les Francais de la cour oVItalie. Ceux qui en approchent sont successivement écartés sous divers prétextes. Si V. M. veut à ce sujet des détails qui ne lui soient point suspects, Elle n'a qu'à les demander à la probité de M. le conseiller oVétat Dauchy éloigné de Milan comme Von m'en a éloigné moi-meme.
Le principal promoteur de ce système antifrancais est M. Méjan qui craint tout rivai de son injluence, qui sHmagine devenir ainsi ministre ou se* crétaire d'Etat d'Italie et qui est encore renforcé dans ces idées par une dame Grimaldi qu'il entretient secrètement et qui, après avoir domine M. de Melzi, s'est emparé de lui et passe pour le mener à son gre.
Aussi ne doisje pas dissimuler à V. M. que tous les Francais sont mécon-tents en Italie et ne désirent que d'en sortir. Les troupes y sont mal et se piai-gnent hautement. Tout avantage leur a été successivement retiré. Sous prétexte qu'on paie déjà trop à la Franco, on ne leur fournit pas ce qui leur est dà. M est impossible d'obtenir, de ces cotés, un matelaspour un soldat et souventpas mime de couverture malgré Vinsistance des chefs.
La préférence donneo aux Italiens sur la nation que V. M. a appelée et faite si grande est poussée trop loin: on oublie augello est la nation victorieuse pour Vassimiler entièrement à ceux que vous avez si souvent vaincus avec elle.
V. M. en jugera par la pièce cijointe, 2) qui vieni d'Stre mise à Vordre du jour de VArmée d'Italie et qui indispose vivement les ojjìciers généraux: ils se voient, dans le pays mème des conquStes de V. M., mis au dessous des moin-dres fonctionnaires locaux! Et comment peuton supposer quHls soient lìbres
1) Au bau feniUet, Lagarde a ccrit: Ce foumisseur a declorii sa banqueroute à Venise il y a tjuinzi: jours", on Va dite très considérable .
2) Voici cette pièce (Arch. Nat. Paris ÀF IV 1684).
Milan 24 aoCu 1806. Circulaire
A Monsìp.ur la General Miollis
Sur la lettre du general Montana, S. A. I. a pronunce que les common dants mUiUnres itran-gers au pays ne peuvent prétendre aux droits et prtrogalives dee commandants terriloriaux. En conséquvnce, un general franfah, par exemple, qui (animando une brigade ou une division sta-tionnée don un départament, est étr anger à ce qui appartieni particuUbremem aupays et, dans une fitt quo donne le pays, comme dans une cerimonie pubblique, le generai fiancai peut étre inviti et H est libre d'accepter ou de re/user
On peut, pour un exemple plus frapponi, examiner la division itatienne an Franco;, on sup pose urte brigade à Bordeaux ou à Rouen; certainement les autori! fs du pays peuvent donner des