Rassegna storica del Risorgimento
1806 ; VENEZIA ; LAGARDE PIERRE ; NAPOLEONE I
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1957
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93
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Pierre Lagarde policier de Napoléon 93
A Mìlan, on ne pardonne pas à Venlse Vardeur des vceux qu'elle a formés pour un gouvernement séparé et ceux qu'elle forme encore pour partager les avantages d'une capitale. On craint le parallèle que fera V. M. dugoùt de Ve-nise pour les Francois et de sa vivacità vraiment francaise avec la torpeur milanaise.
Aussi, peut-etre sans le vouloir, fait-on tout ce qu'il faut pour refroidir les vénitiens dont toute la conjiance est dans les bonlés de V. M.
V. M. a depuis longtemps rendu sur les créances de la Zecca un décret qui est le bienfait le plus sigliate pour ces pays et il n'y est point encore publié. On a meme, dès l'origine, ckerché à élever des doutes sur le maintien de ses disposi-tions, doutes qui ont empèché les valeurs de la Zecca de monter jusqu'ici au delà de 26 et27 pour cent. On a allégué que le Ministre des Finances d'Italie avait. fait des représentations et qu'il fallah en attendre le résultat avant de rien statuer sur les transferts. Aujourd'hui on a l'air de consulter pour le mode d'exécution comme si le décret ne pouvait pas toujours etre produrne, sauf à régler ensuite les détails d'exécution!
On a et obli en mème temps à Venise la conscription de mer et de terre; une ville, ielle que celleci, au milieu de la mer et un département qui ne se compose que dHsles, pouvait n'avoir que des levées maritimes, surtout après la création particulière à Venise d'une compagnie de Gardes d'Honneur pour recevoir les enfants des premières familles. Dans les provinces de Terre Ferme, la levée a étéfixée à mille conscrits, nombre mesuré et raisonnable. Elley acependantexcité de fortes alarmes, parco que tous les jeunes gens sontforcés à s'inserire pour le tirage et qu'on a suppose qu'on lesferait tous partir successivement. Ily a mème cu, à ce sujet, quelques mouvements insurrectionnels vers Este, sur les confins du département de la Brenta et de celui du Bacchiglione. La celerità, avec laquelle le general Miollis a fait marcher des détachements francais, en a impose aux séditieux animés par quelques ecclésiastiques ou moines. Les sept à huit coni' munes soulevées sont rentrées dans le devoir et les moteurs sont en ce moment arrètés et amenés à Padoue oh il sera sans doute fait sur eux un exemple nécessaire.
Ce qui, après la conscription, inquiète le plus ces pays, ce sont les contri' bution-s. On ne se refuse pas à payer, mais le signe circulant manque au point que le louis est au dessous de sa valeur intrinsèque: on ne trouve qu'avec beau-coup de peine à le changer à 46 contro de la monnaie de Venise, la seule ayant cours obligé.
Ce signe circulant a disparii en grandepartie. D'abord il a été diminué d'en-viron un tiers par Vopération sur les monnaies. On en a ensuite beaucoup exporté par ce que la pièce de 40 sols descendue à20 offrait un benèfico de plus d'un vingtième en l'envoyant fondre en AUemagne. De nombreuses spéculations de cotte espèce ont étéfaitespar lesjuifs et par d'autres.
Le billon a été complètement retiré de la circulation. Il y a mime défense de le garder. On a été obligé de l'envoyer à Trieste oh l'on attend, oufeint a"attendre encore, uno décision de la cour de Vienne pour savoir si l'entrée en sera au non permise dans les états autrichiens. Plusieurs millions dorment là.
D'un nutre coté, V. M. sait combien d'extractions forcées de numéraire ont été faites des pays ex-vénitiens, par suite des concussione de M. le Mare' chal Masseria, et ce poids, c'est sur les Vénitiens, la plupart propriétaires en Terre ferme, qu'il a pese.