Rassegna storica del Risorgimento

1806 ; VENEZIA ; LAGARDE PIERRE ; NAPOLEONE I
anno <1957>   pagina <94>
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Ferdinando Boyer
La stagnatimi de tout commerce est, d'après les circonstances màritìmes* encore ielle à Venise, que presqu'aucune rentrée defonds ne s'y est opérée. Aussi, pendant qne l'abondance de numéraire rógne dans le reste du Royaume d'Italie au delà de VAdige, ces contrées sont-elles dans une véritable cri se pécuniaire provenant, non plus comme il y a sept à huit mois de la surckarge d'une mon-naie sans valeur, mais du déficit presati*absolu de monnaie courante.
En une telle position, les denrées soni naturellement à bas prix parce qa'il y a peu d'argent et point d'exportation permise.
De là la presqu'impossibilità dans les états vénitiens de payer les contri-butions qyfon accuse le ministre desjinances d'avoir forcées pour ces pays qa'il detesto, diton, à cause de ses querelles avec M. Dauchy et oh il sait au moine qu'il est abhorré. On ne le connait à Venise que comme exacteur fiscal et on ignore qu'au fond il est le ministre le plus capable et peutètre le seul capable du Royau me d'Italie. On lui reproche aussi d'avoir enchainé à Venise tout com­merce en appliquant aux douanes un tarif qui peut convenir à Milan, mais point ici.
On vient eVètre obligé de mettre des garnisaires chez les principales familles de Venise et de la Terre Ferme. A Venise seule, ily ena dans vingt cinq à trente maisons des plus rickes. Plusieurs ont porte leurs diamants au préfet en hd déclarant qu'elles étaient sans argent et qu'elles ne trouvaient à en emprunter à aucun prix, tant il est rare! Il faut observer que les nobles de Venise n'ont jamais eu, comme ceux de Milan, l'habitude de thésauriser: ils étaient au con­traire presque toujours endettés de pére en fils pour fournir aux dépenses des-hautes magistratures. Leurs revenus de l'année deridere ont tous été plus qu'ab-sorbéspar les impòts de guerre successivement percus auprofit des autrichiens et des francais; ils ont mime été, l'hiver dernier, contraints à signor des letlres de change d'autant plus difficiles à acquitter aujourd'hui que les dettes con-tractées n'ont pas été diminuées, suivant une échelle de dépréciation, comme elles auraient dà Vetro lorsqu'on a réduit les monnaies qui avaient servi de base aux engagements.
Cette penurie est si réelle que les hommes les plus attachés au gouvernement de V. M. ne concoivent pas, comment d'ici au mais de décembre, les propriétai-res de Venise parviendront à trouver les cinq millions de lires de Milan qui, nutre les contributions ordinaires, leur restent à solder sur la Prediale de cette année. Ces personnes éclairées en matière definances croientqu'un moyenprompt de remédier à cette disette de numéraire serait de déclarer quo les monnaies d'or et d'argent, étrangères à ces pays et qui n'y sont que marchandises variant chaque jour de prix, y auraient désormais, comme à Milan, un cours force conforme a. leur valeur intrinsèque et qu'en conséquence elles ne pourraient Sire refuséesr dans les marchés du commerce. Je soumets la meme idée à S. A. I. pour qu'Elle Infosso examiner.
Malgré ces contrariétés, tout est à Venise d'une tranquillile parj"aite. Les subsistances y sont en abondance et point chères. Il ne s'y commet pas deux simples délUe de police ordinaire par semaine. La garnison est peu nombreuse,. mais très paieible.
Les Communications sont conlinuelles entro cotte ville et Trieste. Je les surveitle avec grand soin et je m'attacke surtout à bien étudier la populalion. et à balayer la ville de tous les étrangers équivoques, pour l'epoque si ardemment souhaitée oh V. M. viendra revivifier ces contrées par sa présence. Je serai fier