Rassegna storica del Risorgimento
1806 ; VENEZIA ; LAGARDE PIERRE ; NAPOLEONE I
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1957
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95
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Pierre Lagarde policier de Napoléon 95
iPavoir alors à répondre de son Auguste Personne à la France et à VEurope qui en ont tant besoin!
Le seul désordre consiste dans de trop fréquentes évasions de galériens, parce que les soldats dalmates, qui les gardent pendant leurs travaux, désertent souvent avec eux, et, avant que fon sois instruit, ils sont sur le continent oh ne s'étend pas mon autorità, Les galères, qui sont ici des bàtiments ftottants établis en rade, ne regardent que la marine et paini la police. J*ai néammoins eu Vhonneur de proposer à S. A. I. des mesures pour prevenir ces facheuses évasions qui peuvent augmenter le brigandage déjà trop fréquent dans les de-partements ìtaliens, parce que la gendarmerie n?y est qu'une vaine apparence que son Inspecteur General n'est pas capable d'organiser et ne veut pas laisser organiser à d'autres.
L'esprit public, plein de justice pour V. M., serait excellent dans Venise sans Vespèce d'horreur qu'ony respire pour tout ce qui sent Vinjluence milanaise, quoique le Prince Vice Roi y soit personnellement alme et estinte cornine il en est si digne! Ce sont ses entours et les ministres, en general trop peu capa' bles et trop peu aufait des intéréts de ces pays, qu'on y accuse d'une admini-stration véritablement tracassière pour cotte ville qui domande tant à tire connue dans ses localités, pour ètre bien gouvernée, en ce qu'elle ne ressemble à nulle autre au monde.
En croyant votre voyage prochain, on prend pati-enee, toutes les espérances d'amali or ation reposant sur V. M., attendile avec une ardeur égale à Venthou-siasme que tout respire ici pour elle et pour son genie!
Le nouveau préfet M, Serbelloni nepeut èirejugé d'après son administra-tion qui commence. Mais il suffit guHl soit milanais pour qWil ait été devancé par tous les genres de préventions. H s*est brouillé dès son arrivée avec son pré-décesseur, M. Elizzo, homme à moyens mais violent et dur et qui n'est nullement regretté. M. Serbelloni, ayant trouvé les imposition arriérées d'après les motifs indiqués,a été. obligé d'appliquer de suite la mesure ici inusitée des garnisaires. Il n'en a pasfaUu davantage pour irriter les esprits cantre lui. Il a du zèlo et des intentions droites, mais il est déjà un peu àgé et n*a appris les affaires qu'à la municipalité de Milan': il aura de la peine à supporter le fardeau qui lui est impose dans une ville doni Vopinion ne lui est pas favorable.
La nomination d'un patriarche, ferme et conciliant en mime temps, serait urgente pour diriger un clergé inquiet des mesures prises à son égard et encore-incertain de son sort. Il ne se conduit cependanl point mal, à Venise surtout oh je le surveille de près.
V. M. a or donne de vastes travaux à la Marine,- mais les fonds manquent jusqu'à présent. Les fournitures ne se paient point dans un pays aù fon n'est aecoutumé à fair e aueun crédit au gouverment. Aussi les services de la Marine-s'arrièrentils de plus en plus. M. Berlin se pi ai ni de ne pas recevoir d'argenl de Milan oh fon ne se soucie pas beaucoup d'une marine qui parait un fardeau plus qu7un avantage réel et qui jusqu'à présent est entro les mains defrancais* Si V. M. n'ordonne elle mente les versements réguliers de fonds, il sera impostole que les constructions ordonnées par Elle s'exécutent avec la rapidità qu'Elle-a commandée.
Le Commissaire General chargé de la Police de Venise et de VAdriatique
P. Lagarde