Rassegna storica del Risorgimento
BELGIO ; EMIGRAZIONE POLITICA
anno
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1958
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pagina
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20
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ITALIENS EN BELGIQUE1'
Lorsque, après le Congrès interventionniste de Laybaeh, en 1821, l'esprit [metter nicien l'emporta, lorsque les fòrces autrichiennes du general Frimont, attelées à la cause du despotique Ferdinand des Deux-Siciles, euxent disperse les patriotes napolitains du general Pepe, lorsque, enfili, le general Bubna eut pris Tur in. et amene la restauralion du pouvoir absolu de Charles-Felix, un mouvement general d'exil dispersa les patriotes italiens. Ce n'est pas lei le lieu de décrire les drames de la répression cn Italie. Je me bornerai à regretter que tant de nos jeunes gens ignorent aujourd'iui aussi bien les douloureux Mémoires de Silvio Pellico que les pages généreuses consacrées par Edmond de Amicis à l'émancipation de l'Italie.
La Belgique, réunie en 1814 à la Néerlande, faisait à ce moment partie intégrante du royaume des PaysBas. Le roi Guillaume P ce souverain à la pnysionomie attaebante, dont les contemporains disaient qu'il était trop liberal pour Stre Roi mais aussi trop Roi pour etre sincère me nt Uberai, accneillait volontiers les victimes de la Restauration, tout aussi bien que les Thermidoriens, les ex- régicides et les généraux revenus à Napoléon pendant les Cent-Jours. Une jolie litbograpbie du temps, faisant allusion au fait que l'ex-conventionnel Merlin de Donai, envoyé en Amérique sur la demande expresse de Louis XVIII, avait été ramené à la cote bollandaise par une tem-péte, représente Guillaume acceptant philosophiquement la situation par ces mots: J'ai fait partir Merlin: la mer me le rejette; c'est une épave, je le garde!.
Le regretté publiciste Mario Battistini, qui vécut lui-mème en réfugié à Bruxelles avant la seconde Guerre Mondiale, a consacrò d'excellentes monograpbies aux victimes italiennes de la domination autrichienne et il m'est agréable de dire combien les pages qui suivent doivent à l'alerte eruditi on de cet homme un peu déconcertant mais sincère. Les réfugiés italiens venus à Bruxelles y eurent deux centres de rallieinent: le cbàteau de Gaesbeek, situé dans le sud-ouest du Brabant, à proximité de la capitale; le salon très intelleetuel de l'astronome et sociologue Adolpbe Quetelet.
Le cbàteau de Gaesbeek appartenait aux descendants de LouisAlexandre Scokaert, comte de Tirimont, surintendant des Finances du gouvernenr general des PaysBas, Maximilien-Eminanuel de Bavière, à la fin du XVIFm,ì siècle. Une de ses petites-filles, Henriette Scokaert, avait épousé le marquis Galeas Areonati-Visconti, cnambellan de l'impératrice Marie-Tiérèse. Le vaste cbàteau de Gaesbeek, avec son pare magnifique et la baronnie voisine, appartenaient à la soenr ainée de Henriette, Brigitte, douairière de Tem-pleuve. Et comme tante Brigitte n'avait pas d'enfants, ce splendide béri-tage passa à son neveu Paul, fils de Galeas Arconati-Visconti et de Henriette.
Je 8erais tenté de m'attarder à narrer I'existence de cet heureux Paul, qui vécut. en célibataire bpnvivant et fut, pendant deux mois, maire de
1) Cet te communieation n 6tó fuifcc a. Bruxelles, A la première réunioa do la acetica bolge de r Istituto per la Storia dal Risorgimento Italumo (25 mai 1957).