Rassegna storica del Risorgimento
FRANCIA ; CRIMEA ; SARDEGNA (REGNO DI)
anno
<
1958
>
pagina
<
41
>
L* action des représentants de la Franee à Turiti 41
sorte de violcnce sur l'esprit et les tendanccs du peuple poni- l'engagé? dans des chances nouvelles.
A la suite d'une entxevue avec le Roi, il qualifie ainsi les ambitions du Piérnont et, de ce fait, son attitude politique;
Eloigné de tonte agression qui compromettrait sa situation, son am-bition me parait étre de soutenir dignement l'indépendance d'une couronne à laquelle les évéuements réservent peut-ètre une extension rép aratrice... > -)
Cette attitude d'attente, de repli, semble alors aux yeux du gouverneraent piémontais, la seule solution actuelle, au problème plus brùlant que jamais: celui de la présence de l'Autriche en Italie, et l'obstination aveugle de cette puissance.
Mais les réactions populaires et individuelles sont très difTérentes et, quoiqu'en pense le baron Brcnier, l'animosité croit sans cesse de part et d'autre, et se manifeste souvent ouvertement: duels entre omciers des deux pays, s) articles agressifs, presse de gauche excessivement virulente, etc...
C'est alors que se produisit l'émeute mazzinienne du 6 février 1853 à Milan. A la suite de celle-ci, le Gouvernement autrichien proclama la mise sous sequestre des biens des émigrés lombarde accusés de menées anarcbiques, saus excepter ceux d'entr'eux qui, au deb ut de l'occupation autrìchienne avaient pris la nationalité sarde. Cette mesure visant directement le Pié-mont seul état opposant quelque résistance à la volonté autricbieune est eonsidérée par Aymé d'Aquin, alors chargé d'anaires de Frauce à Turin, eomme une grave erreur. Voici qu'il écrit à Drouyn de Lbuys, ministre des affaires étrangères à Paris: L'attention pubHque est subjuguée par les évéuements de Lombardie et par les décrets auxquels l'échauffourée de Milan a servi de preteste... les rigueurs de tous genres qui pèsent sur les provinces Jombardes préoccupent vivement les esprits, et donnent lieu à des considé-rations politdques qui ne touruent pas, il faut bien le reconnaitre, au profit de la domination autrichienne en Italie.4)
L'élan populaire antiautrichien est alors à son comble et le due de Guiche, en possession de son poste de ministre de Franee à Turin, ne cache pas son pessimisme à Drouyn de Lbuys: H faut séjourner quelques temps dans le nord de l'Italie pour se faire une juste idée de ce que peut devenir la baine politique; le sentiment s'exalte ici à un tei point contro l'Autriche, qu'il est cornine une partie de la foi religieuse et morale des Italiens... Les circonstances peuvent contenir longtemps ces ardeurs politiques, mais le jour doit venir où cet orage éclatera avec une force terrible. s)
Fidèle à la politique exposée plus haut, le gouvernement piémontais oppose à cette effervescence populaire et spontanee, une extréme réserve. H lutte activement contre toute menéc anarebique dirigée contre l'Autriche, et en particulier, punit les journaux extrèmistes. Cette attitude de calme et de sagesse est renforcée par les conseils officieux des alliés oceidentaux très influente à Turin.
1) A, E. 8-1-54. baron Brenta? (chargé' do mission).
2) A. E. 22-12-53. - baron Brcnier.
3) A. E. 26-1-53. - baron Brcnier. *) A. E. 9-3-53. Ayrné d'Aquin.
s) A. E. 20-6-53. Gramont, due de Gnidio (ministre plénipotcutiairc).