Rassegna storica del Risorgimento
FRANCIA ; CRIMEA ; SARDEGNA (REGNO DI)
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1958
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42 Jacques Godechot-Frangoise Pernot
Le gouvernement piémontaìs sait par expérience, que toate lutee soli-taire est vaine, et qu'il ne peut rien espérer sans appui étranger. C'est pour-quoi, ... justement ému,... ses espérances se tournent naturellemcnt en ce moment... vers la France et l'Angleterre.*) Le Ministre deB affaires étran-gères du Piémont, Daborniida, écrit à Yillamarina, anibassadeur sarde à Paris: Il ne nous resterait que le péniblc devoir d'en appeler à la j ustice et l'iin-partialité deB cabinets étrangers pour l'apréciation de nos droits. 2)
Cepcndant que PAutriche ne veut voir persoune réclamer contre ce qu'elle juge ètre une mesure de sùreté intérieure, 3) le Piémont se tourne résolument vers les Cours étrangères, et Aymé d'Aquin peut écrire: (Le Gouvernement Piémontaìs)... compte toujours beaucoup sur Pappui de la France, et il est détcrminé à se maintenir avec soin dans la ligne de conduite sage et loyale qu'il s'est tracée... Mais ses réclamations... sont rejetées au mépris du bon droit.
Il protesterà avec energie; mais le parti que prend le cabinet Autrichien de fermer Poreille aux justes doléances du Piémont, aura sans doute effet de rendre inefficace toute protestation si elle n'est pas approuvée et protégée par une main puissante. *)
* * *
France et Angleterre ne ménagent pas les paroles de sympathie au gouvernement Sarde. Mais que peut espérer en fait le Piémont de ces deux puis-sances? Selon Aymé d'Aquin, l'influence Francaise est alors prépondérante à Turin. Il estime, en effet, que la France pourra quand elle le voudra, à cause des intéréts qui lui rattachent ce pays, avoir toujours une influence incontestable sur ses destinées... A raon avis, dit-il, ce n'est pour nous qu'une affaire de formes ou d'habileté que de conserver ici sur les autres Puissances une influence réelle et positive. 5)
Cette influence n'est d'ailleurs pas du goùt de tous les Piémontaìs. Cer-tains journaux de gauche comme II Parlamento, et d'autres du parti de la réaction (L'Armonia) accablent sans relàchc le gouvernement de l'Empereur et critiquent ouvertement l'influence francaise, à tei point que Drouyn de Lhuys écrit au cabinet sarde:
Il ne saurait éebapper à un gouvernement aussi éclairé que colui de S. M. S., et aussi jaloux de l'indépendance Italienne, qu'il y a pour lui un intérèt politiquc de premier ordre à ce qu'on ne puisse représenter les états Sardes comme un foyer d'hostilité et de propagande contre les états voisins.*)
Un tei avertissement montre, que la France se croit à ce moment le sou-tien essentiel du Gouvernement eonservateur piémontais. En effet, le due de Guichc écrit le 25 avril 1853:7)
e Je siiis convaincu que seul l'appai de la France peut en ce moment soutenir le Cabinet dont la position me parate menacée, et si cet appui vient
1) A. E. 2-3-S3. Aymé d'Aquin.
2) A. E. 13-3-53. Copie d'une lettre de Dabormida à Yillamarina. 8) A E. 16-3-43. Aymé d'Aquin.
*) A E* ÒLÌ5r-53. Aymé d'Aquin. wMNMSfwAyw* d'Aquin. D. P. n. 30. 6) A. E. 26-1-53. Drouyn de Lhuys. Paria. ') A. E. 25-4-53. Guiche.