Rassegna storica del Risorgimento
FRANCIA ; CRIMEA ; SARDEGNA (REGNO DI)
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1958
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44 Jacques Godechot -Frangoìse Pernot
neincnt de l'Empcreur des cspérancea exagérécs, qui euasent pu leur préparer quelque désappointement dans l'avenir. Le Cabinet comprend d'ailleura, que la question des réfugiés Lombards ne saurait porter une perturbatiou dans les rapports internationaux des grandes Puissances. *)
C'est qu'en efFet, la politique Internationale est alors concentrée sur l'all'aire des Lieux-Saints, empéchant tonte action efficace des alliés du Piémont, et obligeant ceux-ci à ménager l'Autriche afin de ne pas se l'aliéner.
La correspondance des représentants francais à Turin, ne nous donnera plus dès lors qu'une image spécifiquement itaUcnne de cette grave crise qui, mettant en jeu des intéréts internationaux, aboutira à la guerre de Crirnée.
Alors qu'au début, le Piémont ne portait, selon de Guiche, aux événemcnts de Constant inopie qu' un intérét de tradition, 2) il réalise bientót que ceux-ci pourraient lui étre favorables. Les intéréts commerciaux qu'une guerre en Orient pourrait léser, disparaissent devant les possibilités politiques s'offrant à l'imagination des honinies d'état.
De Guiche écrit: Et si de l'ébranlement general qui peut résulter du désaccord des grandes Puissances, on rapprocbe les causes dissolvantes qui existent à l'état latent dans le Nord de l'Italie et le Sud-est de l'Empire d'Au-triche, Votre Excellence comprendra l'attention avec laquelle tout ce qui est italien surveille les dénouements qui se préparent ou qui deviennent pos-sibles.
Il est en effet certain que panni les éventualités qui doivent surgir des complications actuelles de la question d'Orient, il en est quelques-unes dont le contre-coup peut produire dans le Nord de l'Italie des révolutions dont on ne saurait predire l'issue et pour lesquelles les populations restent prétes. '
La bitte contre l'Autriclie aurait été la première réaction du peuple piémontais, selon de Guiche. H ajoute que le gouveraement lui-nième y aurait songé un instant, mais s'était vu contraint d'y renoncer très vite, pour des raisons de sagessc et de diplomatie.
J'avais été tenté au premier abord, de Gioire, dit de Guiche, qu'une arrière-pensée de vcngeance poussait le Gouvernement Sarde à désirer des complications politiques dont le résultat pouvait étre un jour, l'ébranlement general de la domination Autrichienne. Je croia étre plus juste aujourd'hui, en reconnaissant que, si cet espoir n'est pas entièrement abandonné, il est du moina relégué dans les ehances incertaines d'un avenir lointain... 4)
Pourquoi ce revirement rapide, et ce retour à la politique première du Piémont?
D'une part, les Gouvernemcnts anglais et francais, inquiets de voir l'enfant espièglc de Piémont-Sardaigne troublcr la situation en Italie du Nord, et détourner l'attention de l'Autriche du théàtre des opérations d'Orient, s'empressent de calmer les vélléités de soulévement sarde, par
1) A. E. 20-4-53. Guiche.
2) A. E. 9-3-53. Guiche.
3) A. E. 28-5-53. Guiche.
4) A. E. 4-7-53, Guiche.