Rassegna storica del Risorgimento
FRANCIA ; CRIMEA ; SARDEGNA (REGNO DI)
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1958
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46 Jacques Godechot -Frangoise Pernot
leur secours les fòrces du Piémont, et quo l'entrainement national triomphcra des conseils de prudence et de toute autre considération pour imposer au Gouveruement Sarde la lourde charge de condurre ce mouvement Italicn.
Il est également probable que Pappui de la Franco sera soUicité dès qu'on verrà le drapeau de PAutriche s'éloigner du nòtre.
Et d'ailleurs eu fut-il autrement, le choc des idées nationales et des passione démagogiques sera tei que l'interventión de nos armées sera nécessaire pour nous-mémes.
Rien n'est douc plus grave que les éventualités auxquelles la tournure des évènemcnts semble donner aujourd'hui un caractère de probabilité. Le Gouvernement Sarde y réfléchit sérieusement, et jusqu'ici, j'aime à lui renare cette justìce, il oppose aux symptòmes naissants de Pagitation, une fermeté et une réserve qui permettent de bien augurer de Pavenir.
Des hésitations réelles ou présumées du Cabinet de Londres de l'union nouvelle du Gouvernement Belge et de PAutriche, il est lésulté un rappro-chement entre la Sardaigne et la France.
Je m'attache à entretenir l'intunité de ces relations, en leur conservant leur véritable caractère et sans chercher à les resserrer par des promesses qui seraient imprudent es.l) On voit combien le due de Guiche, à l'image de son chef Drouyn de Lhuys redoute qu'une attitudc trop russophile de PAutri-che vienne donner au sentiment national Poccasion de se réveìller en Italie.
Il sait certes, que, si la France donnait le moindrc appui à ce sentiment, il se réveillerait. H estime que c'est pour le gouvernement imperiai un atout dont il pourrait user, non pas avec Pintention de favoriser réellement Punite italienne, mais uniquement pour faire peur à PAutriche et la maintenir dans une strrcte neutralité, ou mieux encore, Pamener à joindre les alliés. Mais après avoir évoqué cette possibilité d'action, il Pécarte et écrit: Si jamais Paction du gouvernement de PEmpereur avait à se mani Tester dans le Nord de l'Italie, il agirait sans avoir besoin du secours précaire et funeste des passione révolutionnaires. C'est de la politique qu'il ferait et non de la revolution. 2)
Un mois plus tard, toutefois, il est plus catégorique et dit: H faut bien se pénétrer d'une vérité... en un mois et peut-étre moins, le Ministre de la France à Turin, peut soulever l'Italie depuis la Savoie jusqu'à Venise, et une seule campagne courte et facile suffirait pour rejeter dans les provinces alle-mandes les derniers des soldats Autrichiens... Ce n'est pas une forfanterie, c'est une vérité.
Je dis à Votre Excellence: l'innuence que nous avons en Piémont est telle qu'aujourd'hui toutes les aspixations de l'Italie quelqu'incohérentes qu'elles soient, sont tournées vera nous. 3)
Devaut ce danger, PAutriche hésite; elle amorfe un léger mouvement vers les alliés qui ne soni pas dupes. De Guiche souligne sans arrèt cette force dont la France dispose:
... Nous tenone à la main un levier d'une puissance enorme, avec lequel nous pesons d'un poida incalculable sur la politique de PAutriche, avec lequel
I) A E. 12-11-53. Guiche. A. E. 12-11-53. GuJche. 3) A. E. 14-12-53. Guiche.