Rassegna storica del Risorgimento
FRANCIA ; CRIMEA ; SARDEGNA (REGNO DI)
anno
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1958
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pagina
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47
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V action des représentants de la France à Turiti 4fi
nous la dominone et réglons par contro réquilibre de l'Europe* *) Màis Drouyn de Lhuys refuso obstinément de reconrir à la possibilité d'agiter l'Italie, mèdie gì ce n'est qn'un moyen pour retenir l'Autriche. Et bien entendu, si l'Autriche combat aux còtés des alliés, il ne pourra tolérer aucun trouble daus la péninsule:
Si l'Autriche combat avee nous en Orient, nous considérerons corame une diversion suscitée contre nous-mème les mouvements que les partis révo-hitiomiaires susciteraient en Italie.
Et si la crise actuelle aboutit à un remaniement de la carte de l'Europe dans un congrès, on peut étre assuré qu'en travaillant au maintien ou au réta-blissement de l'équilibre curopéen, nous défendrons la cause de nos alliés.... 2)
Devant cette prise de position du ministre, De Guiche voudrait que la France se décidàt nettement et qu'il fit savoir sans ambiguité au gouverne-ment de Turin si elle entend le soutenir contre l'Autiiche ou si, au contraire, elle se range aux còtés de l'Autriche. Peu semble lui importer que la France soutienne les aspirations unitaires de l'Italie ou l'absolutisme des Habsbourg, ce qu'il demande seulement, c'est une politique nette et franche:
...Il suffirait d'une imprudence de langage pour ali timer un incendie... D'une part il est indigne de sa loyauté (celle du gouvernement frangala) d'en-tretenir par un doublé jeu des sympathies qui ponrraient un jour devenir trop exigeantes et de préparer ainsi des haines implacables pour le jour de la désillusion.
De l'autre il est important de garder intact ce caractère de liberalismo élevé et de haute générosité qui relève sa politique aux yeux mémes de ses ennemis, et assigne à la France une grandeur morale égale à celle de ses forces matérielles.
Entre ces deux devoirs, il n'y a qu'une seule ligne de conduite possible c'est une réserve extréme, alliée à une franchise complète. 3)
A cette lettre, Drouyn de Lhuys ne répond pas nettement. Mais on sent que toutes ses sympathies vont vers l'Autriche, il semble mettre l'alliance autrichienne très au-dessus d'une entente avec le royaume de Sardaigne et pré-férer de beaucoup l'amitié des Habsbourg à la perspective d'une revolution en Italie:
...Les circo nstances assignent à l'Autriche un ròle de premier ordre, et tonte diversion qui viendrait la détourner de l'Orient où la France et l'An-gleterre nourrissent l'espoir de l'engager avec elles, serait gravement préju-diciable à la cause de tous et de chacun. *)
* *
Mais les événements vont se précipiter. En novembre 1853 : coup de théàtre à Sinope. En janvicr 1854, les escadres alliées pénètrent en Mer Noire. La guerre semble inévitable et force chacun à compter ses amia.
1) A. E. l4r-12-53. Guiche.
3) A. E. 11-3-54. Droayn de Lhuys fi do Giiicho. 8) A. E. IS-2-S4. Guiche.
4) A. E. 6-3-54. Droayn de LhuyB (Paris).