Rassegna storica del Risorgimento
FRANCIA ; CRIMEA ; SARDEGNA (REGNO DI)
anno
<
1958
>
pagina
<
48
>
48 Jacques Qodechot Frangoise Pernot
(Test le moment que cboisit PAutricbe, comptant sur une nouvelle déro-bade rrancaise, poux lancer sa nouvelle bombe: le seguestre des biens lombarda devient confìscation pare et simple. Il apparai! à de Guiche que la réac-tion piémontaise a cette fois un aspect plus classique et dès lors moina dangereux pour Pordre européen: Le sentiment de nationalité italien paraìt cbercber à se dégager des idées révolutionnaires et socialites avec lesquelles il s'était allié sinon confondu; mais s'il renonce à Pappili des liommes de désordre, il ne faut pas se le dissimuler, c'est pour appeler à son secours Pappili de la Franco*
La Lombardie comprend que le moment approcbe où la voix de la Franco doit peser efficacement sur les conseils de PEnipereur Francois-Joseph; écoutée comme celle d'une alliée nécessaire si Faccord des gouvernements se inaintient: imposée par les circonstances si cet accord est rompu . *)
Mais Pattitude rrancaise n'a pas cbangé. Obstinément favorable à l'Autriche, Drouyn de Lbuys répond en effet à de Guicbe le 11 février 1854: 2)
Yous avez trop Pintelligence des rapporta de politique generale que l'aiFaire d'Orient établit en ce moment entre les grands Cabinets, pour ne pas comprendre les ménagements qui nous sont conseillés vis-a-vis de la Come de Vienne pour Pintérèt supérieur d'entente commune en vue des éventua-lités qui sont à la velile de se produrre dana l'Europe orientale. 3)
H est fort possible que cette attitude de la France, tout autant que les ouverturea de PAngleterre aient amene le gouvernement sarde à envisager de participer à la guerre d'Orient. ) Mais il semble que le Roi VictorEmmanuel y ait songé depuis au moina un an, car dès le mois d'avril 1853, le due de Guicbe avait écrit à son gouvernement: (Le Roi) croit entre vo ir dans Fa venir une guerre certaine. Gè ne sera pas un malheur à ses yeux, car la guerre, dont il ne conteste pas les désastreux effets, peut amener des resultate selon lai, né-cessaires pour le bonheur durable des nations... Mais si jamaia les armées s'ébranlent, la France trouvera dans celle du Piémont, une avant-garde aympatbique et ardente; PEmpereur aura dans le Roi, un allié sur lequel il pourra compter sane réaerve... 5)
De teP.es manifestations avaient été souvent renouvelées à Pambasaa-deur de France. C'est ainsi que le 23 septembre 1853, lors des manoeuvres sardes à Marengo, le Roi garda ostensiblement à ses còtés le due de Guicbe, profitant de tonte occaaion pour témoigner de ses sentiments dévoués à Pégard de la France: Plusieurs fois dans la journée, il m'a dit: Regardez bien ces troupes, car c'est là votre avant-garde.*)
Cavour est d'ailleurs parfaitement d'accord avec le Roi. Il ne pent ètre question d'une éventuelle neutralité du Piémont dans l'affaire orientale. Au contraire, écrit de Guicbe le Cabinet et le Roi lui-méme, m'ont nettement déclaré qu'ils s'attachaicnt à la politique de PEmpereur. Je ne demando
1) A. E. 24-1-54. Ottiche.
2) A. E. 11-2-54. Drouyn de Lhuys (Paris).
3) A. E. 11-3-54. Drouyn de Lhnys (Pnris).
*) Le Relazioni diplomatiche, i. I, p. LXXX-LXXXl II ci t. II, pp. .53-58. MM 20-4-!. GuMe, 6) A. E. 25-9-53. Gùidtó.