Rassegna storica del Risorgimento
FRANCIA ; CRIMEA ; SARDEGNA (REGNO DI)
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1958
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L'action des représentants de la Franca à Turiti 49
qu'une ckosc me répétait encore Sa Majesté, il y a quelqucs jours c'est de marcker avec mes troupes à l'avant-garde . H
Mais si le Roi montrait un entkousiasme kclliqueux en rapport d*ail-leurs avec aon caraotère qui permettait au due de Guicke d'affirmer: Son Gouvemement suivxa la France et lui suivra i'Empereur.2) Le gouver-xiement piemontais n'abandonnait pas sa prudence. Ainsi aurait-il toute linerté pour choisir son keure.
Dans une lettre adressée le 2 février 1854 par le due de Guicke à Drouyn de Lkuys, le ministre francala à Turin fait un bilan des possibilités militaires du Piémont:
L'armée Piémontaise est de 40 à 50.000 homnies; elle peut étre portée facilement à 80.000; et au besoin le Piémont, en moins de six semaines peut faire entrer 60.000 à 70.000 hommes en campagne. 3)
La réserve du gouvemement sarde se traduit cependaut dans les faits par un incìdent significatif survenu dans le mois de mars de cette année 1854: le Gouvemement recut de Paris une dépèche lui demandant d'in-vitcr le consul sarde à Marseille, à faciliter le nolisement des navires de commerce sardes pour le transport d'approvisionnements destinés à l'armée d'Qrient.
Au lieu de voir dans cette sollicitation, l'occasion unique de servir les intérèts alliés, selon les arrière-pensées politiques du Roi et de Cavour, le ministre des Affaires Etrangères redouta de comprornettre le Piémont, et de l'engager dans une voie qui aurait pu étre mal comprise par les gouverne-ments étrangers, et utilisée à de mauvaises fins.
Il demanda donc à Drouyn de Lkuys de definir ses inteutions, -et l'invita à préciser le degré de coopération indiqué par ces rnots: faciliter le nolisement; afin de savoir au juste, jusqu'à quel point cette coopération d'un agent Sarde, consentie par son Gouvemement, peut constituer un acte possible de représaiUes de la part du Gouvemement Russe, sur les Bàtiments de commerce sardes qui sont dans la Mer Noire . *'
Cette réticence n'est pas seulement Peffet d'une politique réservée. Elle est aussi le signe de dissensions au sein du Gouvemement Piemontais à l'heure des décisions importantes:
D'un coté se trouvent Cavour, le Roi et un noyau de parlementaires éclairés, décidés à participer effectiverneut coùte que coùte aux événements internationaux, et à en tirer profit. D'autre part, Dabormida, suivi par une grande partie du Conseil, se refuse à lancer le pays dans ime aventure qu'il juge kasardeuse, tout au moins tant qu'il n'aura pas regu la promesse formelle de dédommagements importants. 11 maintient donc sa politique dans les voies conseillées jusqu'alors par les alliés: prudence et silence.
Contentons nous, Messieurs, de nos libertés, dit-il dans son discours à la Chambre le 8 mai 1854: nous devons tàcker d'étre bien vus dcs Puissances de l'Europe.... s)
1) A. E. 11-2-54. Guiche.
2) A. È. 18-2-54. Guiche.
3) A. E. 11-2-54. Guicho. *) A. E. 4-3-54. Guiche. 5) A. E. 11-5-54. Guiche.