Rassegna storica del Risorgimento
1848 ; ROSSETTI GABRIELE
anno
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1958
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pagina
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113
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GABRIELE ROSSETTI EN 1848
Un ami de Paris, M. Henry Lefai, artiste décorateur de compétence variée, a accumulò dans sa bibliothèque de la rue CampagnePremière des xichesses bibliographiques et esthétiques dont il m'autorise souvent a con-templer les splendeurs et pour le moins les curiosités. H y a peu de jours, il me communiquait une émouvante brochure: imprimée en 1848 à Messine par le Dr Giuseppe Aspa, réimprimée au mois d'octobre par Tommaso Capra, typographe exilé de Messine, elle passa sans doute dans les mains de Paul Arrighi, réfugié d'Italie à Sorèze vers 1850, et c'est un siede plus tard que M. Lefai la trouva chez un bouquiniste de Toulouse, en 1947 ou 1948, propre à satisfaire son heureuse manie de collectionneur.
Sons sa couverture de papier rose, cette brochure renferme des Odi de Gabriele Rossetti, dont le titre complet est imprimé à la page de garde: Pel meriggio d'Italia nei primi mesi del 1848. Et c'est ainsi que nons avons sous les yeux les vers pathétiques du pére du peintre préraphaélique célèbre, réfugié à Londres depuis 1825, y vivant avec sa femme, née Polidori, lille du secrétaire d'Alfieri, y habitant toujours en juillet 1848, 50 Charlotte Street, Portland Place. Quelles rencontres! A ces vers, Rossetti a mis, à l'adresse de Giuseppa Aspa, une sorte de préface, où il exprime l'espoir de voir menée à une issue glorieuse la grande lutte qui brulé à cette heure cntre la liberto et le despotisme. Xssue liée à l'union, que gymbolisent les mains unies sur le méme drapeau, et qui doit faire dispaitre cette politique infernale de divide et regna quifaisait se regarder de travers, non seulement les deux parties d'un royaume, mais les cités les unes contre les autres, Messine contre Palerme, telle ou telle autre... Quel jour de gioire nationale sera celui où Naples réus-sira à imiter la Sieile, où le scrpent tentateur et tonte sa race empoisonnée seront chassés du paradis terrestre: L'Italie, l'Europe, le monde s'en réjoui-ront avec nous... Tigre greffé sur l'àne, ce royaume est devenu l'abomination de l'univers... Les ides de mai seront pour lui plus néfastes que les ides de mars pour Cesar, mais il est houteux de comparer un Jules Cesar et un Ferdinand de Bourbon.
Rossetti ne rentrera qu'en apprenant qu'on a tue celui-ci ou qu'on l'a mis en fuite, et il n'est pas encore question de chanter la Sieile victorieuse. Mais les six odes qui soni ici réunies expriment l'admiration du poète pour la glorieuse Trinacrie, et il est prét à en composer d'autres au service de la rédemption iialienne et surtout de notre midi siculo-appulien. L'éloigne-ment, Page, une céeité presque totale Pempéchcnt de prendre l'épée en main; du moins attent-il avidement la fin qui ne peut 8tre lointaine, avec la mort ou la fuite du tyran.
Les odes de Rossetti sont pleincs de oet esprit risorgimentale qui anùnait à Mflan, à Rome, à Naples et à Messine tout le mouvement national. La première est dédiée à Napoli nel 1 del 1848, la seconde à la Sieile, après le 12 Janvier 1848, la troisième à Naples, après le 13 avrfl 1848, la qua-trième, à Naples encore, après le 15 mai 1848, - et ce sont de grandes dates heureuses et sombres de Phistoire révolutionnaire et de la rósurrection