Rassegna storica del Risorgimento
1848-1849 ;"?RE (L') NOUVELLE"; CATTOLICI ; GIORNALISMO
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Bernardino Ferrari
V)
ir -. t Paris, te iour de VAscension 1849
Monsieur et Illustre ami,
En nous adressant Ics premiers numéros de la Fratellanza de9 popoli vous nous faites un konneur qui nous touche profondément. Au milieu des périls de la patrie et de la liberté, vous vous ètes souvenu de quelqucs élrangers obscurs, et, dans des jours de haine, vous nous avez crus capables de compren-dre Vappel de la fraternité chrétienne. Vous ne vous ètes pas trompé, Monsieur. Nous avons reconnu tette voix aimée, qui défendait la cause de Venise, et qui lafit honorer des hommes ménte les moins empressés à la servir.
Pendant quo V'Italie, compromise par beaucoup de fautes et d'ingrati-tudes, perdait une panie des ardentes sympathies qu'elle avait d'abord éveil-/ees, Venise, représentée avec dignité, gouvernée avec sagesse, servie avec héróìsme, a fini par réunir en sa faveur Vumanimité de l'opinion publìque. En ce temps de contradictions, quand il n'y a pas de droit si sacre qui n'ali ses ennemis, Vadmiration universelle s'attaché à cette ville de St. Marc où Von retrouve toutes les traditions glorieuses du passe, le calme dans la force et la persévérance dans le dévouement. Nous sommes sous la main de Dieu, et Lui seul sait quelle forme II veut donner à cette Europe qu'il repétrit, pour ainsi dire, de fond en comble. Lui seul sait encore si Venise est destinée à donner une victoire de plus aux Nations librasi mais assurément, elle leur a donne déjà un grand exemple.
Sans douie, cette admiration est bien lente à se manifester par les ceuvres et les plus prompts à répondre à votre appel ne sont ni les plus puissants, ni ceux qui disposent des finances, des armes, des suffrages. Mais d'est pré-cisément votre mérite, Monsieur et illustre ami, de n'avoir compiè ni sur les puissants, ni sur les habiles, et d'avoir cru au pouvoir moral du bon droit reconnu par les gens de bien. Vous demandez à ceux qui ne peuvent rien de plus pour Venise, d9écrire, de parler, de prier pour elle. Qui sait, en effet, si une parole, une pensée, une prière ne peuvent combler la mesure de sacrifi.ee requise pour le salut d'un peuple ? A Dieu ne plaise que nous vous refusions ce faible secours !
Nous nous rappelons que la fète oVaujouroVhui fut autrefois celle où Venise celebrali ses fiancailles avec la mer. Catholiques, nous nous unissons de foi et de cozur à la multitude qui, pressée dans S. Marc, prie pour la délivrance de la patrie. Sans doute, Venise ne verrà pas cette année la pompe antique de Bucentaure. Mais le canon de Malghera célèbre d'autres noces que nous espérons plus durables, celles d'un peuple chrétlen avec la liberté.
0 Biblioteca nazionale centrale di Firenze, earte Tommaseo, n. 45 (19).