Rassegna storica del Risorgimento

1848-1849 ;"?RE (L') NOUVELLE"; CATTOLICI ; GIORNALISMO
anno <1959>   pagina <384>
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Bernardino Ferrari
terre italienne assez libre pour vous recevoir, et les hommages de vos compa-triotes ne vous y auraient pas manqué.
Ne croyez pas non plus que Paris vous ait oublié. Que de fois votre nom n'est-il pas revenu dans les entretiens de Mgr l'Archevèque, de M. Vabbé Maret et de tant d'autres, qui se font de votre amitié une joie et une gioirei
Nous avions espèri que notre bonne étoile vous ramènerait au bord de la Seine. Mais une autre étoile s'y est levée qui ne vous attiro pas. Admirez
vous comment Dieu mene le genre humain sous la [ ] et dans
les ténebres, cornine il menait le peuple hébreu? Mais nous sommes aussi son peuple} j'ai confiance, et si eette route aboutit à la mer9 fé crois que les flots s'ouvrironQ si elle conduit au désert, je crois que la loi y sera donnée. Je crois à une transition myslérieuse, au progrès obscur, mais certain de la société catholique. Tout est en ruines: mais votre Italie, depuis le Dome de Pise jusqu'à Rome m'apprend ce que des chrétiens peuvent bàtir avec des ruines.
Vous ètes si bon pour moi que je ne voudrais point vous laisser supposer un moment d'ingratitude de ma pari, ou d'indijférence. Mon long silence a été celui d'un malade. Au mois d'Avril, une pleurésie très grave m'a mis en danger. La miséricorde divine et les tendres soins de Madame Ozanam m'ont tire de perii mais la guérison est lente. Après m'avoir fait prendre les eaux des Pyrénées, les médecins m'envoient passer Vhiver à Pise, et fé ne puis m'empècher de venir voir mes amis de Florence. Que ce voyage est différent de celui que je faisais en 1847, quand toute VItalie semblait alter à la liberti par un chemin seme de fieurs et sous la bénédiction de son Pontife!
Aujourd'hui, je trouve partout découragement et (désespoir) mente.
Je ne sais si ma-sante me permettra (d'alter) jusqu'à Rome; je sais seule-ment que je (n'irai point) à Venise. Je ne reverrai pas cotte (ville) consacrée une fois de plus à mes yeux par son héróìsme. Qu'y feraisje, d'ailleurs, puisque vous n'y seriez plus pour me servir de guide et de conseil?
Adieu, Monsieur, ceci n'est que le serrement de main d'un convahscent qui n'écrit guère et qui est keureux d'avoir l'occasion de M. Vieusseux pour vous adresser ce peu de Ugnes; je voudrais y mettre non seulement tout mon cantr, mais aussi toute Vaffection de nos amis communs. Quel que soit Vavenir je tiendrai toujours pour une des gràces de Dieu d'avoir connu et aimé en vous un grand citoyen et un grand chrétien.
Votre serviteur très humble et très dévoué.
A. F. Ozanam
A Pise jusqu'au 3 Mars.