Rassegna storica del Risorgimento

DUE SICILIE (REGNO DELLE) ; MANZI TITO
anno <1961>   pagina <643>
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Il Regno di Napoli secondò Tito Manu 643
Riaiio, qui a pour elle un très bon noni, beauconp do rapporta et l'amour et la pitie du pays. Ainsi, à tout prcndre, ori ne se trompcrait pas en disant que Mr. Nugent ne sera pas heureux à Naples et qu'il gardera diffiaUement la place qu'H occupe à moins que 1 Autricbe ne Vienne l'aider de sa protection et à justifìer uvee cet appui le bruit qui eir-cule à present à Naples, c'est-à-dire que Mr. Nugent n*a quitte le service de l'Autriobe que pour pouvoir mieux la servir dans celai qu'il vient d'accepter.
Yoici le Ministère que le Roi consulte en public: voilà l'autre que parfois il écoute eu particulier. Deux seules personnes le composent: sa l'emme et son confesseur. Cornine l'adresse de l'un a fait la fortune de l'autre, ainsi ila se trouvent très liés ensemble, et leur union doublé leur puissance. Ainsi Mr. Medici, sans étre l'arai d'aucun, fait sa cour à tons les deux. En effet il y a des affaires de temps à temps, on pour mieux dire des situations si pénibles du ministre vis-à-vis du Roi, que pour en sortir il est indispen-sable d'appeller l'un ou l'autre en secours. D'ailleurs leur contrariété seule scrait un mar d'airain insurmontable.
Madame Cimino, princesse de Partanne, femme autrefbis très galante, d'une con-duite extrèinemcnt sage à present, maìtrise souverainement le coeur de son maitre. Elle n'abuse ponrtant pas de cet empire que pour faire de l'argent. Yoilà son plus grand affaire, et qui va le mieux possible. Le bruit court en effet que toutes les riches acquisitions de Mr. Medici soient pour son compte. Malgré l'élévation de son rang elle vit à si petit bruit à Naples qu'on ne la sent pas, pour ainsi dire. Ainsi, n'insultant avec le faste, n'humiliant l'amour propre de personne, elle est ainiée à Naples. Douce en outre, compatisante, sans préjugés d'aucune espèce, elle est très utile, ou peut bien l'étre à cSté d'un Roi dont les qualités sont toutes dans un sens contraire.
Le pére Caccamo, confesseur du Roi, autrefois moine, actuellement évéque in partir bus, forme une espèce à part parmi les imposteurs de son genre. Y. A. ne pourra jamais se faire une idée des rapports qui existent entre ce confesseur et son auguste penitent sans y applique? trait pour trait ceux du Tartuffe de Molière avec Orgon: avare, libertin, incredule, ignorant comme Ini et également puissant sur le coeur de son maitre. V. A. connait peutétre la manière dròle et adroite dont il se prit pour établir d'avance le ma-riage avec la Cimino pendant que la reine Caroline vivait encore. Il n'accorda jamais ses absolutions aux péchés réitérés de son penitent que sous condition, c'est-à-dire qu'il auràit épousé la princesse quand la ebose aurait été possible. Lorsque cette possibilità cut lieu, le confesseur fui inexorable. Il avait pu l'absudre de l'adultere, il ne le pouvait plus du coucubinat. Mais rien ne peut faire mieux sentir le souverain empire de ce prètre, ou plntdt l'absom aveuglement de S. M. à son égard, que le fait arrivé le 13 de novembre de Fannée passée à la cbapelle privée de la cour. Le Roi venait de communier et il était encore dans cette espèce de reoueillenient, qui suit d'ordinaire eette fonction auguste de notrereligion, lorsque le pére Caccamo s'approche de lui et s'arréte à quelque distance, comme craignant de lui parler. Le Roi, surpris, lui demanda ce qu'il voulait. Rien, Sire, lui répondit-il, que m'assurer de près de ce que j'ai era voir de loin. V. M. s'est levée de terre deux ou trois-palmes: elle est restée une demi-heure dans cette extase sans s'en appercevoir. Y. A. croira peutétre que jc luifasse des eomtes pour l'amuser. Elle se trompe fort. Ce soni, des faits bistoriques dont la vérité m'a été garantie par quel-qu'un auquel Msgr. Caccamo a eu l'impudence de les raconter et qui, employé actuelle­ment à la cour, se trouve très près de S. M. Mais voilà un fait qui peut bien taire croire l'autre et dont la ville de Naples est témoin tous les jours. Le pére Caccamo loge au palais Acton, c'est-à-dire bien près et vis-à-vìs du palais du Roi. A une beure convenuc une fenètre s'ouvre de ebaque coté. Le pére Caccamo parait d'une part, S. M. de l'autre. Une bénédiction est donnée et recue en moins de temps que je le dia à V. A.
Dévot, populaire, sans faste, sans ambition, aimant la ebasse et la pécbe, les piai-sirs, si non tout-à-fait royaux, au moins très innocents; d'après ces données touite l'Europe eroit le roi de Naples bon et sans esprit. Mais toute l'Europe se trompe: il n'est ni l'un ni l'autre. N'ayant aucune espèce d'instruction il a, e*est vrai, tous les préjugés de l'igno-ranee, mais il est bien loin de manquer d'esprit et de bon sens* Mille traits pourraient