Rassegna storica del Risorgimento

BUONARROTI FILIPPO
anno <1962>   pagina <61>
immagine non disponibile

Filippo Buonarroti nel Risorgimento italiano 61
en usage pour rassurcr et faire rcntrer daus leurs foyers les habitauts qui prirent la finte au moment de la conquète par la terreur que lcur avaieut inspirò les éinigrés et les aristocrates du pays; que c'est moi qui ai coutinuellement eoUicité auprès des représentauts une exception pour les cultivateurs et ouvricrs qui avaieut laissé expirer le terme prescrit pour eux pour la rentrée; que j'ai été coutinuellement l*effroi des agens de l'adniinistration militairc qui pillatene maltraitaient et terrifiaient les habitauts; que j'ai fait arréter deux qui étaient prévenus de pillage et de vexations; que j'ai été détesté par tous les voleurs dont l'armée d'Italie ab onde et qui au lieu de faire lcur devo ir et faire aimer au peuple le nom francais s'amusaient à diner chez les Sénateurs et les nobles Génois; que le peuple du pays conquis a regardé l'administration dont j'etais le chef cornine la protectrice de ses droits contre leurs rapines; que c'est par mes soins que les crimes ont été réprimés, la justice rendue impartiellement et promp-tement, les secours distribués aux malbeureux, des écoles établies, la fraternité consolidée entre les conquérants et les conquis, et tout ce que l'administration devait pour denrées fournies à l'armée entièrement payé.
Non, jamais la terreur u'a été pour les habitauts du Pays conquis; elle était réservée pour les ennemis et les émigrés qui nous infestaient et contre lesquels je n'ai pas manquè de vigueur et de courage; ma manière de terrifier consistait à précher aux habitants nos principes et uos intéréts; à leur mettre entre les mains des proclaraations et des livres daus leur langue d'un style familier et intelligible à tout le monde; à soulager par des dons ceux que la conquète avait réduit à la misere et laisser à chacun la liberté la plus complète de son eulte: la preuve la plus convaincante de ce que j'avance est que des communes ont plusieur fois déclaré qu'elles étaient prétes à prendre les armes aveo nous plutòt que de retomber sous la tirannie; que d'autres ont librement demandé leur réunion à la France.
Je dois ajouter à cela que je n'ai jamais été d'aucun parti; qu'en Corse, où j'ai défendn la liberté et la république je les ai tous frondés lorsqu'ils s'écar-taient des principes, que je ne conuais pas de milieu entre la vertu et le vice; que je ne me suis jamais attaché à aucun bomme puissant; que j'ai toujours vécu daus la médiocrité et quclquefois dans la misere; que j'abhorre les intrigues et que je n'ai jamais parie ni écrit à ceux qu'on désigne comme chefs du sistemo-de la terreur.
Soupconnè d'intelligence uvee les ennemis de la République'. quelle horrcur! que ceux qui m'ont denunce d'intelligence avec les ennemis de la république me connaissent mail où sont Ics pièces? il est étonnant que celui qui sans y ótre obligé s'est plusieurs fois exposé au feu des ennemis soit leur complice. Oui, c'est moi qui à la tòte de 50 patriotes a repoussé 6000 piémontais, qui menacaient de prendre Loano et de nous chasser de toute la rivière; c'est encore moi qui, après avoir rendu libre le peuple de l'ile do St. Pierre en Sardaigne fus mitraillé dans un parlamentaire sous les murs de Cagliari où j'allais parler au viceroi et au peuple*
Mais au moina où sont mes trésors, récompcnse de mon infante trahison? voyez le procès verbal de mon arrestation: on n'a trové chez moi que un babit, quelques chemises et des bas. Je suis dans la plus affreuse misere et ccrtes si l'on consulte ceux qui me connaissent, personne n'oserà dire que j'ai jamais aimé l'argent.