Rassegna storica del Risorgimento
BUONARROTI FILIPPO
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Pia Onnis Rosa
Le Cornile qui m'a fait arrètcr ne me connaissant pas, je ne suis pas étonné qu'il alt pu ajouter foi à une inculpation si opposte à mon caraetère et à ma con-duite; mais comment le persuader que, coupable à ce point, je me soie laissé arrèter et traduire à Paris tandis que j'avais mille moyeus de me soustraire à la justice dcs lois?
Le roprésentant Ricord vous dira que, denoncc pour trop de séverité par les agents infidèles que je survcillais et pour trop d'indulgence par ceux qui ne voyaicnt dans le pays que des esclaves, je fus empressé de paraitre devant lui et de me justifier.
Le représentant Turreau vous dira aussi que depuis six mois je sollicitais ma dimission, et le Couùté de Saint Public sait que je l'ai importune pour avoir i'ordre de venir à Paris, rendre compte et lui donner des renseignements impor-tants au bien de la république.
Il est nécessaire de savoir que par la situation du pays je n'avais qu'un pas à faire pour émigrer; que souvent obligé de passer sur le territoire génois je n'avais qu'à y rester pour me soustraire à tonte poursuite.
Depuis longtemps on faisait còurir le bruit de mon arrestation: ai-je fait une démarche pour m'y soustraire? Je puis prouver par des temoius que dans ma traduction d'Oneille à Nice ayant conche à Bordighera pays Génois, et les gens qui me gardaient m'ayant laissé, j'ai réfusé l'oifre du maitre de la maison qui me proposait de me sauver, et voulait me faire passer en sùreté à l'ennemi.
Que l'on interpelle le cito yen Bertrand capitarne de gendarmerie qui m'a accompagné de Nice à Paris; on saura que, si j'avais voulu, j'aurais pu me sauver tous les jours, par la liberto qu'il me laissait.
Qu'on relise enfin le procès verbal de vérification de uies papiers, de ma conduite: on y verrà ces mots: il en est résulté qu'il n'y a été trouvé rien de suspect et qu'il est constate qu'il s'est toujours conduit d'après les ordres des représentants du peuple .
jy'avoir attente aux personnes et aux proprietés de quelque citoven de la Suisse et de la république de Genes, alliées à la république frangaise:
Dans le cours de ma mission je n'ai connu ni vu ni écrit ni parie à un suisse; mille faits protivent que j'ai eu à coeur de faire respecter la neutralité avec les génois; au reste il faut citer des faits et ee n'est qu'alors que je pourrai refuter avec précision certe calomnie.
Je re no uve Ile la dcrnande que j'ai tant de fois faite d'otre cntendu et con-fronté avec mon dénonciateur; je prédis qu'il en resulterà que c'est un nomine qui a voulu se venger de quelque séverité qui lui aurait fait de la peine.
* -a J *, J -DÌ Buonarroti
A Paris, maison d arret du flessis
12 messidor III
autografo-Parìa Arch. Nat. F7 6331.