Rassegna storica del Risorgimento
1860 ; BIXIO ALESSANDRO ; NAPOLI
anno
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1963
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pagina
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545
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NAPLES EN 1860 D'APRÈS UNE LETTRE D'ALEXANDRE BIXIO I
Cettc lettre d'Alexandre Bixio, frère de Nino, à son geudre, Camille Depret, a été retrouvée récemment dans des archives familiales. Datée de Naples, le 10 décembre 1860, elle a pam donner un tableau interessane bien que fort critique et sans doute injuste, de la grande ville meridionale au lcn-demain de la e buie des Bourbon. On en retiendra surtout les passages relatifs au fougueux Nino Bixio, à ses gestes impulsifs, à ses opinions tranchécs, tei qu'a pu le juger un frère bienveillant sans étre aveugle. Enfin, la très intéressante conversation avec VictorEmmanuel, dont le récit clòt cotte longue lettre, a semblé valoir à elle seule à la prose d'Alexandre Bixio d'ètre publiée. Le coi galantuomo s'y mostre aussi vif qu'imprudent dans son désir de reprendre les hostilités; ses propos, tels qu'ils sont ici rapportés, font niieux comprendre l'u-tilité, cornine aussi la difficiilté du rdle d'un Cavour.
Sur Alexandre Bixio (18081865), journaliste liberal, représentant du Gouvernement provisoire de 1848 à Turin, partisan de Cavaignac et vice président de l'Assemblée legislative, avant d'ètre auprès de Napoléon III le porteparole de Cavour, on consulterà la brochure de L. Wetzel (Alexandre Bixio, 1869), les Souvenirs du dtner Bixio des frères Claretie, les Mémoires du comte de Rciset et de Madame Adam ... C'est elle qui rapporte cette pitto-resque anecdote: Un jour que je parlai du courage de Nino à son frère Alexandre Bixio, cernici me répondit avec caline: Parbleu, je l'ai habitué à n'avoir aucune peur. Quand il était tout enfant je le tenais, de notre balcon, suspendu par un pied, au dessus d'une rue de Gènes .
Nous remercions Mademoiselle Germaine DepretBixio, arrièrepetitefille d'Alexandre Bixio, de nous avoir communiqué cette lettre, fourni sur elle des éclaircissements d'ordre familial et de nous avoir autorisé à la publier.
GEORGES DETHAN
Naples, 10 décembre 1860.
Me voici à Naples po.ur la troisième fois depuis trente ans, mon cher Camille, et à mon étonnement toujours nouveau, je retrouve toujours Naples tei que je l'ai laissé. C'est toujours non sculement la memo agitation d'écuxeuils, les mémes cri rauques et stridents, la meme servilité, la meme làchcté, les mémes moeurs abjectes, mais rie a n'est mo dille dans Ics corricoli, dans les cafés et les restaurant?, dans la salate sordide des xues, des maison, des interieurs. On répare on on étaye Ics maisons au moment ou éìles vont s'écrouler, mais il est sans exemple qu'un Napolitani ait imaginé une speculatici! nouvelle ou agrandi sa boutique ou ait songé à rcndrc son hahiration plus confortablc ou moina sale.
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