Rassegna storica del Risorgimento

1860 ; BIXIO ALESSANDRO ; NAPOLI
anno <1963>   pagina <547>
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Naples en 1860 547
jours dans lo salon d'attente. Far ini ies envoie au diable. J'avais vu la l'emme en entrant, je déclare cjai'ette est jolic et je demande gràce pour ses bcaux yeux Farmi fait appeler son gendre et le prie de la rccevoir. A dìner, je demande à Visconti ce quo e'était quo cotte femmc et voici ce qu'il nous raconte:
Le jeune homme m'a dit sana préambule: Mademoiselle a aimé pendant deux ans le comte C. d'un amour ardent. lei la jeune femme met la main sur son cocur, lève les yeux pleius de larmes vers le ciel et répète d'un amour ardent ! Àu bout de deux ans de cet amour ardent, elle eut xm moment de faiblesse, mi seul moment, Dieu le sait, s'écrie la femme et, s'écrie le jeune homme, voici le fruit de son opprobre! lei, tableau, larmes, san-glots de la mère et de l'enfant . Visconti insiste pour qu'on arrive au fait. Le jeune homme domine son émotion et, dans mi discours très Henri, il étabKt que le comte G. est un miserante, qu'il a trahi tous ses serments, qu'il a ahan-donné sa victime, au jourd'hui seule avec son opprobre, mais qu'un jeune hom­me de coeur s'est rencontré qui consent à lui renare l'honneur, si Son Excellence veut bien le permettre. Visconti proteste qu'il ne comprend pas mais qu'il consent, on le remercie, on le bénit et à travers Ies bénédictions il finit par comprendre que la pcrmission qu'on lui demande, c'est l'octroi d'une place qui sub Vienne aux besoins du couple et de l'opprobre.
Ceci est tout simplement une des formes de la pétition. Si la pluie qui me clone chez mei et me rend si bavard ne venait pas de céder, je t'en conterai bien d'autres. Mais voilà le soleil, il faut que j'aille à mes affaires et je m'ap-pergois que je ne t'ai encore rìen dit de sérieux.
J'ai trouvé Olivier (dans tout ce que je sais de lui au moins) sensé, réservé, modeste, plein de tact. II s'est distingue aux deux combats du I" et du 18 octobre et il a été propose pour une ricompense pour avoir, à la té*te de 16 hommes, fait mettre bas les armes à 57 soldats et 3 ofneiers. Je sais tout cela par ses camarades; il a été, lui, d'un goùt parfait, méme avec moi. La sante de cet enfant est ébranlée par Ies fatigues, les cantines et probablement quelques excès; maintenant qu'il est bien décide qu'on ne se bat plus, si je le puis, je vaia le ramener passer un mois au vert, à Paris.
Nino va aussi bien que possible avec sa fracture, mais il est si imprudent qu'il ne m'est pas démontré qu'il ne boitera pas. Il a été dans certe campagne tout ce que j'attendais de lui. Dans l'opinion de tous, c'est le preux de l'armée. Il n'est pas infatué, il a l'instmct de la direction d'une armée un jour de batail-le, il étudie passionnément, mème dans son Iit; si la guerre continue, ce sera un homme de la trempe de noe généraux républicains, Hoche, Kléber. Je l'ai dit à une epoque où il n'avait pas encore fait ses preuves, je le crois plus que jamais,
Malheureusement ce garcon, habituellement si doux et si bienveillant, devieut furieux et ne se maitrise plus à certame moments. Je ne parie pas de fuyards tués à coups de revolver, je l'approuve et le moyen a admirablement réussi. Je lui disais hier: Est-il vrai, incorrigible animai, que tu aies tue un Hongrois a bord du Torino. Eh! qu'aurais tu fait? J'avais mille hommes à embarquer, il fallait arri ver à Naples où Garibaldi était seni aveo son état-major. J'opérais et pressais l'embarquement; tout à coup, on s'écrie, on murmurc, on proteste et des ofneiers de la légion hongroise viennent me dire que le bateau ne peut contenir que 400 hommes, qu'il y en a déjà 800, que, si on en admet davantage, on conlera. J'avais encore 400 hommes à embarquer les chaloupes