Rassegna storica del Risorgimento

1860 ; BIXIO ALESSANDRO ; NAPOLI
anno <1963>   pagina <548>
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548 Georges Dethan
accostaient, mais ou avait retare l'éclielle; j'arrache un fusil à un soldat, je crosse tout Le monde et, comme il faisait nuit, la tète d'un Hongrois a rencontré mon fusil et il en est mort. Mais les 400 honimes ont été embarqués: d'ailleurs, tu ne peux t'imaginer combienleB Hongrois aiment leurs aises! Si ou les écoutait, on douuerait chaque joux de la palile feaiche, meme aux soldats .
Débarqués à Salcrne à la suite de ce rude moulinct, Nino fumait son ci-gare à sa fenetre, un bataillon passe et cric; Mort au general! Nino dcscend, certe fois sans armes, hcureusement; il tombe à coups de poings, à coups de piede, sur tous ces hommes armés de fusils et de revolveis, qui, la veiUe et le len-demain, se sout admirablement battus; il les appelle lacb.es, canailles, les défie de le toucber, et cet bomme désarmé est respecté et sort de là sans une égra-tignure.
Ces nionies soldats regardent comme leur plus beau titre de gioire d'avoir sèrvi sous ses ordxes; ils viennent de se cotiser pour Ini offrir une magninone épée d'honneur et lui ont remis l'adresse, malheureusement eniphatique, que je joins sous ce pli. Ce que certe adresse ne dit pas, c'est qu'à Palerme, lorsque, s'ouvxant le cuir avec un couteau catalan, il a extrait la balle qui venait de lui labourer la poitrine et qui, glissant le long d'une còte, faisant saillie entre cuir et os, il la leur a montrée en leur disant: Vous voyez bien, mes amis, que les balles xoyales ne tuent pas.
Je me tais; mais que de légendcs j'aurai à te raconter, si tu y mords, quand je t'aurai près de moi! Je me résumé.
Tout est pourri ici, noblesse, bourgeoisie, populace, armée. Personne dans les villes ne veut travaiEer, chacun veut dea places, cbacun crie quand il peut crier sans danger, chacun se refuse à payer l'impSt. Il n'y a qu'un élément de gouvernement, c'est la servilité et la làcheté universelle. Les gouvernants italiens ont le tort déplorable de traiter ce peuple en peuple conquis et de ne pas dissimuler le mépris qu'il leur inspire. Et cependant, il y a des exceptions ìiéroiques, il y a des gens comme Poerio et Settembrini, anciens ministres du B.oi, riches, àgés, infirmes, qui ont porte la chaìne au bagneraccouplés avec des voleurs et des assassins, pendant dix ans, sans jamais avoir voulu demander la gràce qu'on offrait de leur accorder à leur premier mot.
J'ai un vrai remords d'avoir quitte Hélène I? pendant le peu de temps qu'il m'était donne de passer près d'elle. Crois, mon oher Camille, que, pour que je m'y sois décide, il faut qu'il y ait eu devoir impéneux. J'ai bien hàte d'aller les retrouver au gite.
J'ai été on ne peut plus touché de la cordiale reception de Cavour et de Farini. On a mia un bàtiment de guerre à ma disposition pour venir de Gè-nes ici, et c'est ausai sur un bàtiment de guerre que je vais retoumer à Génes.
J'ai cause longuemcnt avec le Roi. C'est toujours le memo nomine, bon, honndte, inculte, timide quand il n'a pas un fusil de chasse ou une épée ù la main. Il crée bien des embarras à ses ministros par son intempérance de langue et a le tort très grave de parler comme un Garibaldien. Il m'a dit de* vant Olivier et devant dix officiers de son état major: Quoique vous disiez
W i) FiUe d'Alexandre Bixio et fannie de Camille Depret, elle vivali, à Paris avec Ses enfanta, alors que son mari ae trouvait en séjour à Moscou, où il avait fonde une maison de commerce.