Rassegna storica del Risorgimento

CARLO ALBERTO RE DI SARDEGNA; DOUHET D'AUZERS JEAN LOUIS DE
anno <1965>   pagina <4>
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Ferdinand Boyer
dans son Journall) qu'il y avait chez d'Auzers une sagesse, une maturile de jugement rares,... un esprit supérieur et une instruction profonde .
Aucun documcnt ne fournit la date des premiers contacts entre les deux hommes. 2) En 1814 l'abdication de Napoléon changea leur destra. Le prince de Carignan, agé de seize ans, dont l'Empereur voulait faire un de ses ofnciers, revint alors de Paris, où il vivait depuis sa petite enfance, à Turin, où, réinstalié dans le palais de Carignan, il devait se préparer à coiffer un jour la couronne de Sardaigne...
Au contraire, le corate d'Auzers n'élait plus, à quarante cinq ans, que l'ancien serviteur d'un regime déchu et nonni, l'aneien directeur de la police napoléonienne à Turin 8) de 1808 à 1814; il était de nationalité francaise; il aurait pu, comme tant d'autres fonctionnaires de Napoléon, rentrer en France, ou chercher un refuge en pays neutre, à Genève par exemple qui était la patrie de sa femme... Or il decida de rester à Turin!... L'explication d'un geste aussi inattendu n'a jaraais été donnée, ni par d'Auzers, ni par d'autres. Il fit asBurément une requéte au roi Victor Emmanuel I, qui signa sans doute une décision favorable, mais ces docu­menta ne sont jamais sortis des Archives d'Etat à Turin où ils se trouvent probablement.4) Que le comte d'Auzers alt été, par son mariage, allié à
*) F. SALATA, Carlo Alberto inedito. Il diario autografo del Re, lettere intime ed altri scritti inediti, s. 1., 1931, p. 89-90.
2) Cettc elude doit beaucoup à la bienveillance da bacon Georges d'Auzers qui nous a laissé toute Hberté d'examincr, dans les arcbives da Chnteau d'Auzers (Cantal) les let-tres échangées, de 1813 à 1857, entre les deux groupcs familiaux, celai du Piémont (le comte d'Auzers et sa fenune Henrictte aitisi que les Cavour) et cclui de France (le bacon Joseph. d'Auzers, fière ainé de Jean Louis, sa femme Zélie et son fils Louis, Charles d'Au­zers, frère poiné de Jean Louis et leur sceur Augustine). H y a aussi vingt deux lettres de Charles Albert à d'Auzers, ce qui est peu, mais on sait, par Charles Albert luimemo, qu'aussitót après la mort du Comte, la Comtesse, suivant les volontés da défunt, rapporta an prince devenn roi les lettres qu'il avait écrites à d'Auzers. On remarquera, pour le regretter, que cet échange de correspondance se réduit, pour lThistorJen, à un monologue ou presque: les archives d'Auzers ne possèdcnt ni les minutes des lettres du comte, ni un registro les énumérant et les résumant... Dans la publication d'A. Luzio, Lettere di Carlo Alberto al conte d'Auserà, p. 435-464 du recueil collectif La Rivoluzione piemontese del­l'anno 1821, fait en 1926 à Turin par la Deputazione subalpina di Storia Patria, il y a treize lettres du prince de Carignan et anatre sculemcnt du comte.
Nous avons aussi pria connaissance au chatcau d'Auzers d'une Histoire de la fu mi Ile d'Auzers, nn mamucrit anonyme qui nous fut so uvei it utile. Nous renouvclous ici le té-moignage de notrc gratitude à M. le bareni Georges d'Auzers.
') F. BOVEB, Un oncia de Cavour, le Chevalier d'Auserà, chef de la polite napoléo* ritenne à Turbi, Rcvne de llnstìtut Napoléon, Paris, juillet 1959. Ce titre de chevalier venait sans doute de son ancienne appartenanec à l'Ordre de Malte.
*) Souhaitons quo soient nn jour prochain cxaminés à l'Archivio di Stato de Turin les dossiere de la Direction Generale dn Buon Governo créSe te 13 juillet 1814 sous la prfi sidence dn comte Carlo Lodi di Capriglio qui dirigea bicntot le ministero de la Police créé le 15 ottobre 1816.