Rassegna storica del Risorgimento
CARLO ALBERTO RE DI SARDEGNA; DOUHET D'AUZERS JEAN LOUIS DE
anno
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1965
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Charles Albert et le comte d'Auzers de 1814 à 1821
la famille des marquis de Bens de Cavour, ne fot certainement pas un titre à la mansuétude royale, les Cavour ayant eux-mémes trop bien servi Napolcon.i)
Cependant, le comte d'Auzers trouva rapidement des répondants dans l'entourage de Louis XVIII, et l'auteur de VHistoire de la famille d'Auzers signale qu'en aoùt 1814 la dccoration du Lys fot attribuée à Jean Louis d'Auzers qui en cut deux fois l'annonce, par la lettre da due d'Havré et de Croy, datée de Paris 21 aoùt et par celle du due d'Aumont, écrite à Paris le 28. Le 15 janvier 1815, le comte s'adressa, en favenr de son frère ainé Joseph, à un Monsieur le Comte dont il s'honorait d'avoir l'estinte et l'amitié et à qui il disait la somme de reconnaìssance qu'il lui devait déjà... Le destinataire, qui est dit ancien élève du collège de Jully comme Joseph d'Auzers, reste inconnu... L'ancien haut fonction-naire de l'Empereur ne semble pas avoir eu à subir de confìscation de biens, ni de sequestre de capitaux. Son appartement à Turin parait avoir été réquisitionné pour Pétat-major autrichien, mais il en parla avec bonne humeur dans une lettre du 22 octobre 1814 à sa belle-sceur Zélie d'Auzers: Le general Bubna vient de donner un bai dans ma maison de Turin. Je pourrais bien à ce sujet vous conter la plus jolie aventure du monde; Henriette rit toutes les fois qu'elle y pense, mais, ma très chère sceur, vous ètes si parfaite, si scrupuleuse, si collet monte potar votre prochain en gros et en detail, que je me garderai bien de vous effarou-cher... . Dans ses lettres et dans celles de sa femme, jamais ne paraissent d'inquiétudes pour l'avenir proche ou lointain. Ayant acheté, proba-blement en cette année 1814, le domarne de Belangero près d'Asti, il décrivit le 19 octobre 1814 à son frère Joseph les joies de l'installation: Henriette et moi sommes établis à Belangero depuis huit jours et nous comptons y rester jusqu'à la fin du mois; notre présence y était nécessaire pour surveiller les travaux et prendre divers arrangements. Nous sommes campés au milieu des magona, menuisiers, serruriers, paveurs, vitriers, etc. etc. Il s'y fait autant de bruit que dans l'antre da Cyclope, mais, vive la propriété! nous trouvons cette musique charmante, nous mangeons comme des ogres, buvons comme des templiers, dormons comme des taupes et courons sur nos collines comme des basques... . Et d'énumérer les travaux fai ts et à faire: le grand escalier, le pavé à la vénifcienne de la galene, la balustrade de fer du grand balcon d'où l'on voyait le Tanaro et les ouvrages da second étage que ce pauvre Dandczcno avait si cruel-lement estropiés... . Quelle difTérence avec les sentimenfis qu'en 1834,
*) F. BOYER, La famille Bens de Cavour et le regime napoléonien, Revue Historique, Paris, mai-juin 1939.