Rassegna storica del Risorgimento

CARLO ALBERTO RE DI SARDEGNA; DOUHET D'AUZERS JEAN LOUIS DE
anno <1965>   pagina <6>
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6 Ferdinand Boyer
Cavour, dans son Diario,*) attribua à ses parents: Il parait que papa était très vif dans ce moment, qu'il ne voulait pas se soumettre au nouveau regime qui se preparali, qu'il voulait s'expatrier etc. etc. . Et il ajouta que sa tante Victoire disait avoir en horreur le Roi de Sardaigne et crai-gnait une restauration où son premier mari La Turbie risquait d1tre premier ministre.
La sérénité des d'Auzers en octobre 1814 a une explication: le moment le plus diffìcile, celui où, après tant d'années d'éloignement et d'inquiétude, le roi et ses fìdèlcs de Fexil rcprirent le pouvoir, était passe, et, comme disait Henriette d'Auzers à Zélie le 9 octobre 1814: On déroule ebaque jonx à Turin quelque service rendu par le Chevalier... . Il s'agissait assurément de services rendus au temps où Jean Louis d'Auzers, ancien Chevalier de Malte, était directeur de la police napoléonienne. Fa util penser qu'il servit Napoléon en pressentant sa chute? Qu'il mentait lorsqu'il disait aux chefs de la police imperiale appliquer les instructions recues? Qu'il feignait d'obéir à Paris et assurait en secret la famille royale sarde à Cagliari de ses bonnes intentions? Non, ce doublé jeu que les Bens de Cavour n'ont pas pratiqué, Jean Louis d'Auzers ne dut pas s'y livrer davantage. Mais on sait sa politique de ralliement des grandes familles piémontaises au regime imperiai, a) politique dénoncée à Paris par les préfets de Turin comme Loysel et Alexandre Lametb et il faut redire ce qu'il écrivait le 15 juillet 1813 au Ministre de la Police Generale, alors qu'on venait d'apprendre à Turin la defaite de Vittoria: La force d'opi­nion est, dans ce pays, tout à fait entière en faveur du gouvernement qui est doux et juste, mais qui saurait, s'il le voulait, étre sevère, attendu qu'il réunit la force à la surveiilance. Ce sont d'après ces bases que je m'étudie sans cesse à diriger mon administration sans fracture, eberebant plutdt à éclairer les esprits qu'à les contenir . Cela lui vai ut, à la date du Icr décembre 1813, un satisfecit du due de Rovigo. Il fot un directeur de police d'une fermeté mesurée, sans hargne vis à vis de ses administrés et bien différent en cela de son collègue Pierre Lagarde à Venise 8) et à Florence. Ariste orate, il tratta avec dignité les nobles piémontais qui s'en souvinrent au retour de leur roi sur le tròne.
Si Jean Louis d'Auzers deincura à Turin en 1814, c'est sans doute parce qu'il sentait qu'il y avait été compris et estimé. Il n'avait que quarante cinq ans et pouvait espérer remplir en France une ebarge hono-
*) CAVOUR, DiariOi ed. Berti, p. 102-103. 2) F. BOYEB, Un anele de Cavour...
3J F. BOYEB, Pierre Lagarde, polieìer de Napoléon à Venise, in Rassegna Slorica del RìsorgimentOf Rome, jonvier-jnars 1957.