Rassegna storica del Risorgimento

CARLO ALBERTO RE DI SARDEGNA; DOUHET D'AUZERS JEAN LOUIS DE
anno <1965>   pagina <10>
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Ferdinand Boyer
Dans la mème lettre da 10 octobre, d'Auzers contait ce qui pouvait ètte qualifié de réhabilitation definitive: Henrictte et moi avons été présentés à la Reine particulièrement, il y a quelqucs jours, elle pax l'in ter-médiaire de l'Ambassadrice de France et moi par l'Ambassadeur. On a été très gracieux pour ma femme; elle était avec Victoire; on leur a parie allemand et je sais que la Souveraine a dit le soìr que ces dames étaient très aimables . Àprès avoir très longuenient décrit la toilette de sa femme pour cette présentation, le comte ajoutait: Notre ambassadeur m'a pré­sente d'une manière distinguere; il s'est étendu sur mon comptc à ni'embar-rasser: il a dit entrc autres choses que j'avais rendu les plus grands ser-vices, que j'avais eu le talent de résoudre un. grand problème, qu'on croyait impossible, qui était de remplir son devoir a la téte de la police et de conquérir en méme temps l'estime et l'amitié generale; je ne vous dis pas cela par amour propre, Chère Seeur, mais uniquement pour que vous sachiez bien que le nom que vous portez n'est pas eu mauvaise odeur dans ce pays: je ne me consolerais s'il en était autrement. La reine a eu la bonté de répondre que c'était la plus belle des récompenses: elle a bien raison; c'est ainsi que je l'cnvisage: revenu de toutes les vanités, fatigué de veilles et de travail, je n'ai jamais mieux senti le piis de mon indépen-dance et le bonheur du repos. D'ailleurs vous vous rappellcz ce que je vous disais Pan passe,*) il est un certain point dans la vie, où il faut s'arré-ter lorsqu'on a eu la fortune d'y parvenir, sans cela on court les bazards de tout gàter. Les bonnes iutentions, les talenta mème ne suffisent pas toujours; il faut encore un concours de circonstances sans lesquelles tout ce qui est bien en soi peut se trouver dénaturé, et ce qui avait l'air de tourner à votre gioire, tourner à votre confusion: en un mot, lorsqu'on a navi-gué une fois avec succès dans la mer orageuse des passions humaines, il faut étre bien habile pour se rembarquer sur cet élément... .
Le marquis d'Osmond, ambassadeur de France à Turin, a, on le voit, beaucoup contribué à douuer de l'éclat à la situatìon mondarne des d'Auzers.
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Ce ut à l'ambassade de France, installée dans le palazzo du marquis Alfieri di Sostegno que, dès 1815, Charles Albert et d'Auzers firent con-naissance. La connesse de Boigne, fille du marquis d'Osmond, a donne,
i) X>B haronne Zélie d'Auzers était venue à Turin, sur l'invitation (In Chevalier, en 1813, avec son mari, son bau~friìrc Charles et sa belle soeur Augustine G'cst a Turin qu'elle cut un fila, Louis, alleni du Chevalier. Ils repartirent tona pour la France en set­tembre 1814.