Rassegna storica del Risorgimento
CARLO ALBERTO RE DI SARDEGNA; DOUHET D'AUZERS JEAN LOUIS DE
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1965
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Ferdinand Boyer
santant avec la marquise de Barol, francaise d'origine, à qui il devait sans doute le surnom de Prinee Troubadour:
Mon cher Marquisi Rome ce 18 avril 1817
Je ne saurais trop vous exprimer tout le plaisir que m'a cause votre lettre et combien je suis sensible et reconnaissant pour toutes les peines que vous voulez bien vous donner pour moi et que je vous assure bien n'ètre point pour un ingrat. Je suis dans certe ancienne capitale du monde où de grandes réflexions s'offirent à l'observateur crai, en voyant les mer-veilles des anciens Bomains et réfléchissant à l'histoire de l'Italie jusqu'à nos jours, ne peut voir sans èrre vivement frappé combien un gonverne-ment bon ou mauvais ini]uè sur les peuples. Je me vois aiussi au milieu d'un grand nombre de Frinces et je bénis tous les jours le Gxel d'avoir permis que je recus ma première éducation conune particulier et de m'avoir mis en état de connaitre ce que sont les hommes et de plus, ainsi que je viens de Fécrirc au Oh. Cesar de Saluces, de m'avoir donne des a rais tels que vous et qui, j'espère, me feront toujours connaitre la vérité.
Ne pouvant apporter ni le Panthéon ni le Colisée ni méme la Colonne Trajane, je vous dirai que dés les premiere jours nous avons donne les commissions pour les objets dont vous nous aviez donne la notte et que dans deus mois vous pourrez juger du travail du meilleur sculpteur d'al-bàtre qui se trouve à Rome. Je dois aller voir demain matin l'étude du plus fameux sculpteur après Canova lequel est Piémontais, ce qui me fait un grand plaisir puisque les plus habiles artistes en tout genie que l'on voit ici sont la plupart étrangers et je vous dirai de plus, mon cher Mar* quis, c'est que depuis longtemps il sollicite du Roi la permission de venir à Turin. Le Due de Genevois part mercredi pour Florence où vous savez ce qui est arrivé, de sorte que je vous épargnerai un long verbiage là dessus mais je vous dirai seulement, maintenant que j'ai pris mon parti, que suivant les apparences je dois étre heureus. J'ai vu avec un bien grand déplaisir que le marquis de Barol a été indispose, mais je me flatte qne maintenant il sera déjà rétabli et je vous prie de vouloir bien lui faire mes compliments, je vous prie de vouloir bien dire à la marquise de Barol que le Prinee Troubadour la remercie beaucoup des voeux qu'elle veut bien former pour son bonheur et qu'il attend avec impatience qu'elle lui envoye des demandes d'indulgcnce. J'attends avec impatience de vos nouvelles et vous prie de croire à la vive amitié que j'ai et ne cesserai jamais d'avoir
pour vous
Votre très affectionné
Albert de Savoie