Rassegna storica del Risorgimento
CARLO ALBERTO RE DI SARDEGNA; DOUHET D'AUZERS JEAN LOUIS DE
anno
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1965
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Charles Albert et le comte d'Auzers de 1814 à 1821 19
D'Auzers, qui se soignait alors à la station thermale de Valdieri, avait dù assurer que les princes ne devaient point craindre d'écrire car ila gui-daient ainsi l'opinion de leurs peuples; Charles Albert répondit par ees lignes signifìcatives:
Monsieur le Comte, à mon avis, ce sont plutòt les Princes qui doi-vent craindre d'écrire et de s'externer, car on les juge bien séverement et, s'ils se mettent trop à découvert on relève bien vite leurs mauvaises qualités, d'ailleurs ils ne peuvent asscz apprendre et les personnes contine vous, Monsieur le Comte, sont l'aites ponr leur ètre de toutes manières utiles, anssi attacherai-je toujours bcaucoup de prix à votre société et à votre correspondance, persuade d'y tronver certe instruction et cotte vérité si indispensable et si cachée tandis que mes lettres ne peuvent vous ètre d'aucune utilité; peut-ètre vous seront elles agréables, mais ce ne pourra ètre qu'en considération de l'attachement que vous voulez bien me porter; vous y trouverez pourtant toujours le désir que j'ai d'appren-dre à bien faire et à discerner le vrai mérite. J*espère que, malgré l'incom-modìté de Fétablissement des bains, les eaux auront produit les effets que vous en désiriez; pour ici nous avons des fièvres tierces; je les ai eu pendant quelqnes jours, mais elles me passèrent aussitot que le prince de Saxe, qui séjourna ici deux jours, me proposa de faire venir de Dresde, pour me les couper d'une manière très prompte, un morceau de papier bleu que je devais tenir 8 jours sur le bras gauche; l'idée lumineuse du cher onde me fit tant rire que je crois lui devoir mon rétablissement. Je vous prie Mon Cher Comte de me croire pour toujours
Turni ce 1" aoùt 1819. V. b. aff.
Moralement Charles Albert était prèt a tirer profit des avis de d'Au-zers; il n'était plus le mème qu'en 1817. N'avait-il pas écrìt en effet à son écuyer de Sonnaz *) dans l'été 1818: Je lis beaucoup, j'étudie, je dessine. Loisqu'on a le malheur d'étre prince, il faut savoir tout plus que médiocrement et apprendre à se suffire à soi-mème... . Le 10 décembre 1818, il informait Costa: 2) Je prends tous les jours trois lecons, une de droit et de politique, une de dessein et une autre du baron Vernazza... . Le 31 juillefc 1819, il avertissait le colonel Montiglio:8) Je vais partir pour Racconis, m'éloigncr de tous les ennuis et chercher dans l'étude qui me plait de plus en plus, le meilleur soutien contre les misèrcB de ce mon*
) COSTA DE BEAUREGABD, La jeunesao de Charles Albert, p. 87-88.
2) GUICHOKNJBT, art eU.
3) N. Ronouco, op. cit., t. I, p. SI.