Rassegna storica del Risorgimento

Charles Albert et le comte d'Auzers de 1814 à 1821 23
tarder longtemps à jouir de votrc agréable société. Que de choses se sont passécs mon cher Comte depuis votrc départ, sans parler des aflaires heu-reuses et malheurcuses arrivécs cn France, le Royaumc de Naples et la Sicile ne nous font que trop voir Ies excès auxquels l'irréligion, l'ambi-tion et Pignorance réunics peuvent conduirc les hommcs; qui aurait pu croire que les révolutionnaircs de Naples ne s'entendissent pas méme entr'cux, qu'Us ne connùssent pas les bases du nouveau gouvernement qu'ils veulent donncr à leur nialheurcuse patrie et qifau moment de se voir attaqués par une armée autrichienne ils ne s'occupent que de leurs divisions et peutétre méme de massacrcs: ccux de la Sicile ne rappèlent que trop les Vépres Siciliennes et les horreurs de la revolution, il parait que les révoltés se livrent à tous les genres d'iniquitcs possibles, plusieurs villes ont déjà été brulées, la plupart des Seigneurs et des Grands prò-priétaires sont massacrés. On assure qu'une flotte napolitaine vient de partir pour aller les calmer, mais Dieu sait ce qui arriverà, surtout lors que les Autrichiens avanceront. D'un autre coté nous avons un procès en Angleterre dont l'histoire n'ofl're point d'exemple, Henri huit qui fit des atrocités, méme en ce genre, ne fit certainement j a mais rien d'aussi scandaleux. C'est un malheur pour tous les princes de l'Europe, car dans ces temps-ci ils devraient par leur conduite inspirer le respect que depuis quelques années l'on a presque perdu pour leurs places et non se rendre le mépris de l'Europe.
Ayant enfin, malgré tous les désirs du comte de Robilant, recu ma nomination de Grand Maitre d'Artillerie, je n'ai pu finir ma lettre le mé­me jour que je l'avais commencée, ayant dù recevoir grand nombre de visites et commencer à remplir les volontés du Roi, mais maintenant je saisis la première occasion de vous assurer de nouveau de la vie amitié avec laquelle je suis pour toujours
Votre bien affectionné Turin ce 14 septembre 1820. Charles Albert .
Lorsque Charles Albert recut du roi de Sardaigne la nouvelie et haute fonction de Grand Maitre de l'Artillerie, on interpreta cette nomination, dit N. Rodolico, cornine une preuve que le roi voulait seconder les jeunes dans leur désir de rajeunir l'armée et de la préparer à la guerre contre rAutriche.
Cela devaii attirer I'attention, s'il en était besoin, sur le prince de Carignan. Le nouvel ambassadeur de France, le marquis de la Tour du Pin Gouvernet, un sexagénaire qui avait servi tour à tour Louis XVI cornine oflìcier et diplomate,Napoléon corame préfet à Bruxelles et Amiens